"Elle a compris ce qui fait l'essence de la vie, elle a compris ce que sont l'amour, la souffrance, et déjà elle a pardonné à tout le monde."
A. Taïa "L'armée du salut" (p. 114)

"Abdellah se raconte, de 10 à 25 ans, de Salé (Maroc) à Tanger, puis à Genève. Sa fascination amoureuse pour Mohamed, son frère, de 15 ans son aîné ; son amour filiale pour M'Barka, sa mère, sa tendresse pour son père ; sa découverte des garçons ; sa liaison avec Jean, Professeur de Littérature Français à l'université de Genève ; son arrivée dans cette ville, seul, oublié, pour finir ses études ; et les dortoirs de l'armée du salut."

Troisième roman de A. Taïa. Largement autobiographique, très "intérieur", dans la lignée des écrits d'un Hervé Guibert ou de Vincent Lindon. Si vous aimez le genre, allez-y, c'est très bien écrit, une qualité de Français à faire pâlir plus d'un plumitif du cru ! Taïa ne donne pas dans la facilité ambiante qui consiste à reproduire le parler des banlieux pour faire djeuns ! Malgré son jeune âge, sa plume est mature et son style direct percute bien, sans être académique. Malgré tout, le récit manque un peu de profondeur, tout est très superficiel, parfois ennuyeux. De plus, je n'accroche pas bien à ce genre de littérature nombriliste, je n'ai jamais trouvé Guibert et comparses exceptionnels ! Je préfère le roman qui déborde d'imagination, le roman qui fait rêver, le roman qui emporte loin. Là c'est raté. Aucune imagination ! Dommage cet auteur paraît sympathique.