Avec "Le
Plongeon", Olivier Delorme nous avait baladés au gré
d'une intrigue légère, prétexte à un magnifique
voyage dans la Grèce éternelle. "Le Château
du Silence" nous entraîne dans la Grèce insulaire
de cette fin de millénaire, tout aussi éternelle et radieuse,
mais le choc est brutal quand on plonge de l'autre côté
du miroir. L'autre côté du miroir, c'est l'invasion Turque
de 1974, héritage des négligences Britanniques, laissé-faire
des USA pour des raisons économico-diplomatiques qui n'ont rien
à voir avec le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes,
raisons de commerce et de politique qui perdurent et dérapent
d'abord en Afghanistan et de nouveau en Irak. L'autre côté
du miroir, c'est Midnight Express, l'incarcération
arbitraire, la torture, la haine, la bestialité, la négation
de l'Humain, le droit des loups. Mais c'est aussi la main tendue d'un
autre homme qui se démène contre vents et marées
pour essayer de réagir, mais qui, hélas, est aussi pris
dans la tourmente.
Olivier Delorme nous livre un roman choc, fort et brutal, mais plein
de tendresse et d'espoir à la fois. Avec toute sa verve, sa culture
helléniste et ses connaissances des relations internationales,
il nous emmène dans un récit d'actualité que les
journaux oublient de raconter : le dessous des cartes. Merci.
Quel folliculaire plumitif râlait contre la légèreté
des éditions H&O ????