Courir avec des ciseaux
Auteur Augusten BURROUGHS Lecture Avril 2005
Édition A.B. (V.F. : Passage du Marais) Création Fiche Avril 2005
Parution 2002 (V.F. 2005)

 

Origine USA
Traduction C. Barbaste
 

"Je sais exactement comment c'est, d'aimer quelqu'un qui ne le mérite pas. Parce que cette personne est tout ce qu'on a. Parce que n'importe quelle sorte d'attention vaut mieux que pas d'attention du tout."
Augusten Burroughs. Courir avec des ciseaux.

"A 12 ans Augusten vit avec ses parents. Son père, professeur alcoolique, et sa mère, détraquée psychotique, passent leur temps à se lancer la vaisselle à la tête et à se traiter de noms d'oiseaux, avant de se séparer avec pertes et fracas. Après le divorce, Augusten reste avec sa mère, égocentrique, névrosée et hystérique, qu'il encombre visiblement.
Alors Augusten est placé dans la famille du Dr Finch, psy ubuesque de sa mère, aux méthodes peu orthodoxes. Une nouvelle vie commence pour lui dans une communauté pas plus stable que la précédente, au milieu d'un foutoir innommable et peu reluisant, où nul n'est capable de se prendre en charge, alors de là à aider les autres....
Augusten aime le clinquant : il rêve d'un avenir radieux où le paraître l'emporte sur l'être. Il abandonne très tôt l'école (où il ne brillait pas) et traine deci delà avec Natalie, fille du Dr Finch (le psy), d'un an son aînée. Il se découvre gay et apprend "la vie" avec Neil, fils adoptif (et ancien patient) du Dr Finch. Neil initie Augusten au plaisir sexuel et à la sodomie, puis disparaît sans laisser de trace. Augusten a 17 ans. Il rêve toujours des feux brillants de Manhattan."
Courir avec des ciseaux est présenté comme un roman autobiographique."


"Courir avec des ciseaux" aurait pu être un chef d'oeuvre dans sa catégorie. Il y a de la matière, de la substance dans ce roman. Hélas il n'y a aucune maîtrise de l'écriture. Les situations hallucinantes et surréalistes ne sont pas sans rappeler les plus grands moments des romans de John Irving, mais sans la cocasserie, sans l'humour, et sans la verve de cet auteur américain des années 80. Tout ça est bien plat, juste une suite de situations rapportées sans âme, sans émotion malgré un style pourtant agréable et assez bien adapté aux circonstances ; la construction est décousue, aucun ciment entre les différents chapitres, comme livrés à chaque séance sur le divan d'un psy qui, de toutes façons, n'écouterait pas. Ca sonne bien vide, bien creux. C'aurait pu être grandiose, ahurissant, hallucinant ! Et ce n'est que pathétique. Dommage !
Reste une question : autobiographie ou fiction ? Quand j'ai posé cette question, certains m'ont répondu "c'est un peu égal". Peut-être ! Quoique ça pourrait déterminer la façon de traiter le sujet. L'histoire est fort plausible, pas de doute, et hélas ! Il n'en reste pas moins qu'il y a beaucoup de contradictions et pas mal d'incohérences dans le récit.
Dernière chose, la traduction aurait été mieux si elle avait été en bon Français ! Mais la pauvreté du vocabulaire et l'abondance de fautes de Français rendent désagréable la lecture : je ne compte plus les "Il fait", "Fit-elle", etc. ("to speak" et "to tell" se traduisent par "faire" ? "dire" n'existe pas en Français ?), bref tout le monde fait partout. Dans les thèmes, la traductrice traduit "dire" par "to do" ???? Aussi beaucoup de "re +verbe" : "rajouter", "réveiller", etc. ; les verbes "ajouter" "éveiller" "s'éveiller" n'existent plus en Français ? Bon, nous n'allons pas décortiquer toutes les fautes de Français (ce serait trop long !). Page 200 l'auteur note "Le bûcheron s'exprimait dans un mauvais Anglais". Ben le Français n'est pas meilleur !
Ceci sans parler de la mauvaise qualité de l'édition : que de fautes d'orthographes laissées* et combien de mots manquent tout simplement ou sont typographiés en double !!!! Pas de correcteur, ni relecteur aux Editions Passage du Marais ? Cette maison d'édition nous avait habitué à mieux (Chroniques de San Francisco) !
Bref, voilà une lecture que nous ne recommandons pas.
Et je pense que seul le fait que Brad Pitt ait participé à la production de l'adaptation ciné de ce roman a conduit certains magazines gays à écrire des entrefilets sur ce livre alors que d'excellents romans et romanciers n'ont jamais eu droit de cité dans leurs colonnes ! A se demander si les "critiques" plumitifs lisent vraiment les romans dont ils parlent ou se contentent seulement de résumer les communiqués de presse des éditeurs !

* p161 : "... car nous savions ... que Finch aller nous engueuler." !!! Comment peut-on laisser passer ça ?!


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