Les dix gros blancs
Auteur Emmanuel Pierrat Lecture Juillet 2005
Edition Fayard Création Fiche Juillet 2005
Parution 2005

 

M. : P. :

Origine France
Traduction  


Dans le célèbre roman d'Agatha Christie, dix invités d'un mystérieux milliardaire se retrouvent sur une île rocailleuse inhospitalière et sont dégommés jour après jour au rythme d'une comptine pour enfant et de la disparition subséquente de statuettes représentant dix petits nègres.
Dans "Les dix gros blancs", l'action se déroule sur Moustique, îlot désertique des Antilles du sud envahi par la jet-set britannique. En cette fin de saison touristique, il ne reste plus que dix blancs parmi les plus fortunés du Royaume-Uni et deux américains : Mick Jagger, David Bowie, Elton John, Lou Reed et sa compagne Laurie Anderson (les 2 US), Lord Sanguinetto (rital anobli par Sa Majesté pour sa réussite commerciale dans les pâtes alimentaires), Lady Felicity (veuve d'un fidèle officier diplomatique de la couronne), le Pr. Connery (qui ne semble pas en être à une près et se prétend cousin de Sean), Sir Arthur (vaguement apparenté à la famille royale), et le Pasteur Francis (hanté par le prêtre du même nom qui officie dans "l'exorciste"), et bien sûr quelques nègres, la piétaille quoi ! Tout serait comme d'habitude si on ne retrouvait coup sur coup les cadavres de Jagger, Bowie, et John, victimes d'une même main meurtrière, alors qu'un ouragan condamne l'île au plus absolu isolement. Boniface Prosper, médecin métis guadeloupéen, prend alors l'enquête en main tel un Hercule Poirot plus holmésien que jamais.



Avis de M. :
Décidément "Les dix petits nègres" ont beaucoup d'avatars ces temps-ci, cf. "10 petits phoques", "Riches, cruels et fardés", etc. Mais "Les dix gros blancs" aurait tout aussi bien pu s'intituler "Meurtres dans un jardin (zoologique) anglais" (une dent contre les Rosbifs peut-être Emmanuel Pierrat ?).
D'ailleurs "Les dix gros blancs" ne se situe pas vraiment au même niveau que les deux précédents et le rapport avec le roman d'Agatha Christie m'échappe un peu ! Ce n'est même pas vraiment une sorte de polar romancé ; l'intrigue (tout à fait inexistante !) est juste un prétexte. Ici, on oscille entre pamphlet ironique contre la gentry et règlement de compte sarcastique pour tabloïd pouffiasse. Parfois cocasse et judicieux, parfois virulent, parfois juste pétassier, difficile de déméler l'info de l'intox. Trop de fiel contre le milieu du showbiz est un peu louche, même si c'est jouissif ... A quand un pamphlet contre la caste des avocats M. Pierrat ?
Alors prenons ça pour une gentille satyre gratuite à lire allongé sur le sable sous les cocotiers pour glousser complaisemment (si vous n'avez vraiment rien d'autre à lire !).....
L'écriture est agréable malgré des phrases parfois tarabiscotées (mais l'auteur est avocat, ceci explique celà ?) Le tout est bien documenté également, notamment sur le plan médico-légal (là aussi on sent l'avocat !) sauf qu'il faudrait rendre son "a" à Paul Brouardel, auteur de "La Pendaison" (nommé Brourdel dans le roman !) et qu'Isaac Newton (1642-1727), en bon sujet britannique, n'aurait jamais choisi Moustique, qui ne revint à la couronne qu'en 1782 ...
Pour le côté Homo-Libris : bien sûr la vie "dissolue" d'Elton John (que l'auteur ne semble pas apprécier outre mesure - ce que je ne saurais lui reprocher !), les rumeurs quant aux relations entre Jagger et Bowie (beaucoup de ragots et peu de preuves, Jagger et Bowie qui n'ont pas non plus l'oreille d'E. Pierrat - pourtant Bowie a écrit quelques belles pièces, non ?), et bien sûr le ton pétasse bas-étages tout au long du roman.

Avis de P. :
Une fois n'est pas coutume, moi qui ai un peu tendance à trouver tout bien, cet ouvrage ne m'a semblé ni cocasse, ni pouffiasse, ni intéressant, ni ... rien. Malgré le peu de pages pourtant écrites en gros, j'ai eu bien du mal à arriver au bout. L'histoire est téléphonée (elle ressemble à "Dix Petits Negres", donc le meurtrier est Untel !), et je cherche toujours le caractère homophile : on évoque la "piste homosexuelle" (c'est connu, on est tous des meurtriers), on nous ressasse les ragots sur Jaegger-Bowie, et le pompon : le petit ami d'Elton John est qualifié élégamment de "sodomite" !

Et pour ceux qui aiment les sensations fortes, on vous liste en "bibliographie" l'intégralité des articles et opuscules professionnels (le droit de propriété intellectuelle en édition) de l'inoubliable auteur ! On rêve d'une future édition complétée des cartes postales écrites à sa grand-mère et de ses listes de courses !



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