Avis
de M. :
Décidément "Les dix petits
nègres" ont beaucoup d'avatars ces temps-ci, cf. "10
petits phoques", "Riches,
cruels et fardés", etc. Mais "Les dix gros blancs"
aurait tout aussi bien pu s'intituler "Meurtres dans un jardin
(zoologique) anglais" (une dent contre les Rosbifs peut-être
Emmanuel Pierrat ?).
D'ailleurs "Les dix gros blancs" ne se situe pas vraiment
au même niveau que les deux précédents et le rapport
avec le roman d'Agatha Christie m'échappe un peu ! Ce n'est même
pas vraiment une sorte de polar romancé ; l'intrigue
(tout à fait inexistante !) est juste un prétexte. Ici,
on oscille entre pamphlet ironique contre la gentry et règlement
de compte sarcastique pour tabloïd pouffiasse. Parfois
cocasse et judicieux, parfois virulent, parfois juste pétassier,
difficile de déméler l'info de l'intox. Trop de fiel contre
le milieu du showbiz est un peu louche, même si c'est jouissif
... A quand un pamphlet contre la caste des avocats M. Pierrat ?
Alors prenons ça pour une gentille satyre gratuite à lire
allongé sur le sable sous les cocotiers pour glousser complaisemment
(si vous n'avez vraiment rien d'autre à lire !).....
L'écriture est agréable malgré des phrases parfois
tarabiscotées (mais l'auteur est avocat, ceci explique celà
?) Le tout est bien documenté également, notamment sur
le plan médico-légal (là aussi on sent l'avocat
!) sauf qu'il faudrait rendre son "a" à Paul Brouardel,
auteur de "La Pendaison" (nommé Brourdel dans
le roman !) et qu'Isaac Newton (1642-1727), en bon sujet britannique,
n'aurait jamais choisi Moustique, qui ne revint à la couronne
qu'en 1782 ...
Pour le côté Homo-Libris : bien sûr la vie "dissolue"
d'Elton John (que l'auteur ne semble pas apprécier outre mesure
- ce que je ne saurais lui reprocher !), les rumeurs quant aux relations
entre Jagger et Bowie (beaucoup de ragots et peu de preuves, Jagger
et Bowie qui n'ont pas non plus l'oreille d'E. Pierrat - pourtant Bowie
a écrit quelques belles pièces, non ?), et bien sûr
le ton pétasse bas-étages tout au long du roman.
Avis
de P. :
Une fois n'est pas coutume, moi qui ai un peu tendance à trouver
tout bien, cet ouvrage ne m'a semblé ni cocasse, ni pouffiasse,
ni intéressant, ni ... rien. Malgré le peu de pages pourtant
écrites en gros, j'ai eu bien du mal à arriver au bout.
L'histoire est téléphonée (elle ressemble à
"Dix Petits Negres", donc le meurtrier est Untel !), et je
cherche toujours le caractère homophile : on évoque la
"piste homosexuelle" (c'est connu, on est tous des meurtriers),
on nous ressasse les ragots sur Jaegger-Bowie, et le pompon : le petit
ami d'Elton John est qualifié élégamment de "sodomite"
!
Et pour ceux qui aiment les sensations fortes, on vous liste en "bibliographie"
l'intégralité des articles et opuscules professionnels
(le droit de propriété intellectuelle en édition)
de l'inoubliable auteur ! On rêve d'une future édition
complétée des cartes postales écrites à
sa grand-mère et de ses listes de courses !