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Escalier
C |
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Auteur |
Elvire
MURAIL |
Lecture |
Octobre
2005 |
Edition |
Medium
Poche (Ecole des Loisirs) |
Création
Fiche |
Octobre 2005 |
Parution |
1983 |
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Origine |
France |
Traduction |
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- Charmant votre
voisin, commenta Florence.
- Oui, en effet ...
Je faillis ajouter "c'est un homosexuel", et me retins fort
heureusement. D'abord ça ne la concernait en rien, ensuite je
n'avais pas le droit de le réduire à une seule partie
de lui-même. Après tout, Coleen Shepherd c'était
Coleen Sheperd en entier, avec toutes ses qualités et tous ses
défauts."
E. Murail, Escalier C (p. 199)
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"Forster Tuncurry, trentenaire,
est un critique d'art désabusé et cynique. Il est connu
et redouté dans les milieux artistiques pour sa virulence et
ses traits destructeurs. C'est aussi un solitaire. Il vit dans la petite
communauté de jeunes voisins de l'escalier C : Béatrix
Holt et Virgil Sparks, curieux couple qui possède chacun son
studio dans l'escalier C et qui passe son temps à se chamailler
et à se racommoder (leurs scènes de ménage sont
d'ailleurs une des principales distractions du voisinage) ; Coleen Shepherd,
le plus jeune de tous, la vingtaine seulement, homosexuel qui vivait
avec une brute qui le battait, c'est à ces voisins qu'il vaut
d'être libéré de ce compagnon brutal, et d'être
incorporé dans la communauté de l'escalier C ; Bruce Conway,
chômeur permanent, et toujours fauché, mais avec un coeur
grand comme ça. Cette petite communauté vit dans les permiers
étages de l'escalier. Au 4ème, il y a deux autres locataires
: Mme veuve Bernardt,
une vieille juive noire, silencieuse et solitaire, dont l'enfant est
mort accidentellement en bas âge, et M. Harris, un retraité
alcoolique et volubile. Viennent s'ajouter à ce microcosme Sharon
Adowdeswell et sa fille Anita, qui sont bien vite happées par
la communauté. Le décor principal est planté. Une
petite touche extérieure, avec une galerie d'art dont l'attachée
de presse, Florence Fairchild, n'est pas indifférente aux charmes
de Forster, avec l'atelier de Grindling Conrad, peintre talentueux,
version ours mal léché, et avec M. Tuncurry Senior, attaché
à l'ambasse des USA en Suisse. Les artistes peuvent entrer en
scène."
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"Escalier C" est le premier roman de E. Murail. Pour un coup
d'essai, c'est un coup réussi. L'idée est originale et
bien développée. Les personnalités de chacun des
personnages sont parfaitement décrites et rendues, et leurs évolutions
bien menées, à une exception près : celle de Tuncurry.
Le personnage est truculent, tantôt sympathique, tantôt
antipathique, décrit au début comme un homme à
femme, instable, cynique et mysanthrope, l'accident de Mme Bernhardt
le change du tout au tout, et sa quête quasi-mystique pour cette
dame, révèle une personnalité beaucoup plus complexe
et humaine qu'il ne pouvait y paraître... Seulement voilà
: comment un homme à femme peut-il tourner soudainement homo
à trente ans ! Je pense que quand on a des sentiments pour les
hommes on s'en rend compte beaucoup plus tôt que cela, même
si on essaie de les cacher au plus profond de soi, la révélation
ne vient pas comme ça, par enchantement, et tardivement. Ou alors
le malaise de Forster est mal décrit dans ce roman (pourtant,
c'est lui le narrateur !). Bon c'est le seul bât qui blesse dans
ce roman à l'humour décapant (surtout, ne ratez pas la
scène de l'exposition de G. Conrad dans les sous-sols de la galerie
de F. Fairchild !).
Du coup, j'ai revu le film éponyme de J.-C. Tachella, auquel
E. Murail a participé (écriture du scénario). Aussi
fidèle au roman qu'un film puisse l'être, avec de bons
acteurs. Mais dommage, la mise en scène semble baclée,
et le montage est raté, ce qui fait perdre beaucoup d'intérêt
à ce film, malgré de bons dialogues !
Lisez plutôt ce roman mal connu qui pourtant mérite lecture,
parce qu'un livre où il est écrit "Je crois que
je t'ai aimé dès le jour où tu as dit que tu détestais
les petits pois." (p. 219) ne peut être qu'un bon
livre... MDR :-) !
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