J'ai acheté ce roman car la 4ème de couverture était
prometteuse* : cette histoire de soldat homosexuel fusillé par
ses camarades sur le quai d'une gare paraissait un sujet brûlant.
Hélas, trois fois hélas. D'abord cette histoire n'est
qu'un rêve d'un des personnages du roman, rêve sous forme
d'instantané, mais en plus ce roman, qui aurait pu être
bien malgré l'erreur sur le sujet, s'est révélé
être particulièrement pénible à lire.
Découpage
en 4 chapitres.
1er chapitre : les états d'âme d'un dessinateur de BD la
nuit précédant son soixantième anniversaire. Restrospective
de sa vie selon lui pendant 73 pages. Page 73, on aborde enfin le sujet
(l'exécution du soldat en gare de Metz) pour apprendre que ce
n'est qu'un rêve. Mais le narrateur diverge rapidement pour reprendre
son autobiographie. On apprend incidemment et tardivement (page 95)
qu'il est bi, et par la suite que son beau-fils, qu'il a adopté,
est parti du foyer familial à 18 ans pour vivre avec un homme.
Voilà pour le côté homo. Le reste, c'est pleurnicheries
d'un sexagénaire sur sa vie râtée.
En chapitre 2, la plume est reprise par sa femme qui décrit sa
journée la veille de cet anniversaire, et profite de digressions
oiseuses et existentialistes pour philosopher sur sa vie et le comportement
de son mari ces derniers jours.
Pour la suite, peux pas dire j'ai arrêté là !
Bon le sujet ne me plait
pas du tout, mais je comprends qu'il puisse intéresser. Le problème
c'est que le style est lourd, et le découpage de la narration
est emberlificoté à souhait, plus abstrus, tu meurs !
Dommage que ce n'était pas "satisfait ou remboursé"...
Si
vraiment le sujet "états d'âme d'un vieux monsieur
qui regrette ses choix à un moment de sa vie" vous intéresse,
alors lisez plutôt "Je l'aimais" d'Anna Gavalda. Rien
d'homo, mais alors quel talent !
* et aussi parce que l'auteur a participé aux
scénarios des "Roseaux sauvages" et de "Nettoyage
à sec"... Bonnes références donc !