Avis de M. :
Ce roman pourra peut-être
faire sourire les lecteurs de "Da Vinci Code"* et/ou les habitués
du Marais** aficionados du vedettariat médiatique. Car apparemment
il s'agit ici d'un pastiche du roman de Dan Brown, émaillé
d'allusions à tout le gotha parisien de la nuit festive, de l'homoculture,
et de la gaytitude branchouille, et parsemé de références
à la bobo-attitude toute parisienne. Il semble que l'auteur soit
assez bien documenté sur le sujet.
J'aurais donc pu apprendre des choses si tout cela m'avait un tant soit
peut intéressé, mais ce n'est pas le cas ! Donc ce fut
d'un mortel ennui. Le récit est plat et gratuitement putassier
; gratuitement, c'est-à-dire sans dérision ni drôlerie,
juste du cancanage. Il m'a semblé entrevoir par-ci par-là
quelques règlements de comptes, mais comme je ne suis pas très
au fait de ce microcosme, je suis sans doute passé un peu à
côté … Quoiqu'il en soit, cette pale tentative de
copie du style déjanté Gottlieb-Margerin n'atteint même
pas la cheville des maîtres. Il faut dire que transcrit au roman,
l'exercice était difficile. Gottlieb lui-même s'y était
cassé les reins en sortant le style de la B.D. pour l'amener
au cinéma. "Les WC étaient fermés de l'intérieur"
fut un fiasco. Le "Gay Vinci Code" n'a pas mieux réussi
! Dans le genre, le lecteur préfèrera "Les
transports parisiens" ou "Tout
m'énerve".
Autre point, le passage sur le "délit d'homosexualité"
(pp. 145 – 146) est un peu ambigu, l'auteur mêle droit civil
et mauvaises pratiques policières. Une certaine presse n'hésite
pas à laisser à penser (?) que l'homosexualité
était délictueuse dans ce pays jusqu'à l'avènement
de la mitterrandie salvatrice. Ne déplaise à ces monomaniaques,
je le dis et le répète, il n'en est rien. Aucun article
du code civil n'a jamais interdit une quelconque relation homosexuelle
entre adultes consentants, ce depuis sa création napoléonienne
jusqu'à nos jours (cf. Paris
Gay 1925). L'auteur aurait pu être plus précis dans
son discours ; dans sa tournure, le lecteur risque de suivre le discours
de cette presse parisienne gay bien pensante ! En tout cas, c'est l'impression
que j'ai eue.
* Je n'ai
pas lu …
** Quartier homo de Paris.
Avis de P. :
Le titre
et la pochette
racoleurs
m'inquiétaient un peu. Finalement j'ai
été surpris par la légèreté et l'autodérision
de ce "roman" et j'ai passé
un bon moment, agrémenté de quelques éclats de
rire, bien que non ghetto-Marais et n'ayant pas lu Da Vinci Code.
Certes pas du Umberto Eco, mais idéal pour la plage ou le train.
De grands délires sur la bataille Fans-de-Vartan / Fans-de-Sheila,
une Drag-Queen-Tueuse, un hétéro qui désespère
sa "mère-paternelle" de ne pas avoir été
assez étouffante pour en faire un gay-comme-tout-le monde...
Bref, un instant assez jouissif, pour une fois non pollué par
d'agaçantes fautes d'orthographe (bon point à l'éditeur
!)