Printemps-été 197... Une île de la côte atlantique française. Une île qui s'ouvre au tourisme. Une île avec ses autochtones, avec ses quartiers aisés et ses populations défavorisées, petit monde qui se cotoie, s'accepte ou s'oppose, s'entend ou se chicane, se juge et cancanne. Au milieu de ce beau monde, quelques jeunes garçons à l'entrée de l'adolescence, en mal de vivre, fuguent, chapardent, s'organisent en bandes, certains n'hésitent pas à vivre en marge et à aller jusqu'aux cambriolages organisés. Ces garçons proviennent de milieux différents que tout pourrait opposer ; ils entrainent parfois dans leurs tribulations de plus jeunes enfants...

Deuxième roman que nous lisons de cet auteur après "Un anneau d'argent à l'oreille". Tout aussi politiquement incorrect et judicieusement caustique. Les tableaux de famille sont saisissants à souhait, plus vrais que nature, souvent hilarants et pourfandant la bêtise. La famille Seignelet est une anthologie à elle-seule ! On pourrait parfois regretter tant de paroxismes, et demander une famille "moyenne", mais n'est-ce pas le rôle de la littérature que de parodier, de pousser un peu la réalité, comme un miroir déformant, et de faire ressortir les extrèmes pour les moquer ?
Le mal-être des pré-adolescents est bien analysé et parfaitement transcrit. Désarroi face aux changements physiologiques et morphologiques, peine à se faire comprendre des adultes, difficulté à comprendre les adultes, etc.
Tout ceci est décrit avec bonheur, dans une langue truculente, un style dynamique et agréable, quoique parfois surprenant...
Bref à lire absolument.... Ca vaudisse....