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Un
instant d'abandon |
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Auteur |
Philippe
BESSON |
Lecture |
Octobre
2005 |
Edition |
Julliard |
Création
Fiche |
Octobre 2005 |
Parution |
2005 |
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Origine |
France |
Traduction |
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Parce qu'il y avait l'enfant ? Combien de mariages subsistent-ils par
la grâce de cette seule formule ? Combien de femmes et d'hommes
liés encore alors que tout s'est dénoué, et que
leur progéniture contraint à demeurer ensemble ? Combien
d'existences saccagées au bénéfice présumé
de filles et de fils ? Combien d'années passées côte
à côte simplement parce que les enfants constituaient l'ultime
"bien commun" ?
Ph. Besson, Un instant d'abandon.
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"Falmouth, petit port de
pêche de Cornouaille britannique. C'est l'hiver. Thomas Sheppard
revient chez lui après cinq ans d'absence. Cinq ans de prison
pour crime qu'on lui impute. Coupable ? Innocent ? Qu'importe, là
n'est pas la question. Il est condamné, et pire, il est la cible
de la vindicte populaire, de l'opprobe générale, mis au
ban du microcosme Falmouthien, abandonné par les siens. Libéré,
il revient à la rencontre de son passé. Il ne revient
pas demander l'absolution, non. Il vient parachever sa rédemption,
sa réincarnation en celui qu'il était avant.... avant
que la société ne le phagocyte, ne le forme dans le moule
des bien-pensants. Il vient retrouver son état d'innocence. Et
il attend.
Sa rencontre avec deux autres bannis, un émigré pakistanais
et une jeune fille-mère, l'entraîne dans les méandres
de l'introspection, "comme ces nageurs inconscients qui s'escriment
sans compter, qui n'aperçoivent plus la côte tant ils s'en
sont écartés, mais qui poursuivent leurs brassées,
défiant le bons sens, et qu'on finit par retrouver noyés"
. Se noiera-t'il ? Ou aura-t'il recouvré le calme et la sérénité
quand son ange viendra ?"
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Philippe Besson continue son voyage dans l'introspection. Ici, celle
d'un paria. Rejeté par la société, rejeté
par lui-même. Pour se découvrir, il se sonde, mais il sonde
également d'autres parias, Rajiv et Betty, l'un dans les non-réponses
à son récit, l'autre dans son amour. Il sait pourtant
qu'il attend quelqu'un d'autre. Un rejeté également. Besson
tient son sujet. C'est lent, parfois énervant de lenteur. Mais
ça fonctionne. J'ai cru au début qu'il n'avait plus grand
chose à dire. Erreur. En fait, l'auteur s'efface complètement,
on l'attend d'abord, puis on l'oubli derrière son personnage.
Alors tout se met en place, et on est pris par l'histoire. Récemment
on m'a dit "Philippe Besson c'est un peu sujet-verbe-complément".
C'est vrai. Et c'est encore plus vrai pour "Un instant d'abandon",
construit en chapitres très courts. Mais, ça fonctionne
à merveille, c'est percutant d'efficacité. L'écriture
de Besson est une musique simple, qui séduit par sa richesse
des notes, des accidents, des rythmes, de la syncope.
"Un instant d'abandon" n'est pas le meilleur de Besson, mais
c'est tout de même d'un bon auteur.
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L'avis de nos lecteurs
:
-
Sébastien L., 18 ans, Lille,
Décembre 2005.
En effet, ce
n'est pas le meilleur de besson, mais on y entre vite dans ce roman
sur la reconstruction psychologique, qui s'avère quasi-impossible
après un tel drame.
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