J'ai pas sommeil
Auteur Cédric Erard Lecture Novembre 2005
Edition Médium, Ecole des Loisirs Création Fiche Novembre 2005
Parution 2003

 

Origine France
Traduction  
 

"Longtemps, j'ai fait des cauchemards, je me réveillais, trempé de sueur : alors, j'ai appris à tutoyer les fantômes""
C. Erard, "J'ai pas sommeil".


C'est l'été, Balthazar a 17 ans et il est en vacances dans la maison familiale, en province, avec sa cousine Jeanne et l'ami de celle-ci, Valentin. Loin de Paris, il pense à Laure, à ses yeux noirs, à leurs étreintes sombres, et à ses blessures fraîches. La vie de Balthazar est hantée par des fantômes. On ne les connaîtra pas tous, pas tout de suite. Mais Balthazar confesse dès le début sa peur des autres, sa solitude intérieur, son sentiment d'être en marge, puis par la suite sa peur de l'avenir par le biais des interrogations du paternel. De retour à Paris, dans les bras de Laure, Balthazar pense à Valentin, à ce baiser qu'ils se sont donné, un soir, allongés sur son lit. Valentin qui téléphone régulièrement et longuement. Mais Valentin que Balthazar évite lorsqu'il passe un jour par Paris. Toujours la solitude. Et puis un jour de manif, sous un porche, une main se tend, une épaule accueille sa tête fatiguée. Alors Balthazar vole .... Je jure qu'il a volé...


Malaise adolescent. Quête et découverte. Le thème n'est pas nouveau. Mais il est ici traité tout en finesse, à mots presque murmurés, dans un style de virtuose. Le rythme est d'abord lent, et ponctue de sa cadence morne la solitude, les angoisses, et les interrogations muettes de cet ado, qui connait bien ses fantômes. Puis la cadence s'accélère au rythme du sang qui bat aux tempes de Balthazar pour finir par s'apaiser au gré des caresses de cette main qui s'égare sur ses hanches. Cédric Erard maîtrise parfaitement son propos et son récit. Tout est parfaitement mesuré. Presque un excercice de style, mais tout de même très agréable à lire. Et très intéressant dans le fond et la forme.
Ce court roman reste cependant pour adolescents (je pense d'ailleurs que c'est à ce public qu'il est destiné).
On regrettera malgré la qualité narrative, que ce roman soit si court (111 pages mais tirées à coup de chapitres de quelques lignes seulement - même si ce découpage est pour beaucoup dans la cadence narrative et dans l'expression des sentiments de Balthazar). Ce récit reste somme toute une nouvelle, une excellente nouvelle, mais seulement une nouvelle. A la manière de "Votre fils". Ca ne suffit pas pour faire un livre et c'est même un peu frustrant. Espérons que Erard se lance par la suite dans quelque chose de plus conséquent. Ce serait bien.


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