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Le
Truquetto |
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Auteur |
Metin
ARDITI |
Lecture |
Mars
2022 |
Edition |
Actes
Sud |
Création
Fiche |
Mars 2022 |
Parution |
2011 |
  |
Origine |
France |
Traduction |
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"[...] nous sommes seuls,
toujours, toi, moi et les autres, tous autant que nous sommes.[...]
Seuls et inconsolables de tant de solitude."
Metin Arditi, Le Turquetto, Actes Sud, p.208.
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Biographie inventée d'Elie
Soriano, né Juif à Constantinople (vers 1519), terre conquise
par les Musulmans. Elie est passé maître dans l'art de
la calligraphie et ne peut concevoir de vivre sans dessiner, ce qui
est interdit par le dogme judaïque. Alors Elie fuit Istanbul pour
Venise et devient élève du Titien qui le surnomme le Turquetto
(le petit Turc). Ainsi débute le récit d'une passion,
un destin mouvementé que Metin Arditi conte avec ferveur, construit
avec force, et plante dans une Renaissance en plein conflit religieux
(début de la Réforme), à la naissance de grands
courants de pensée nouveaux (héliocentrisme, etc.) où
l'obscurantisme, autant juif que chrétien ou musulman, étouffe
encore la raison et l'humanisme. Il est question de tout et de son contraire
: d'entraide, d'empathie, d'art, de vie, mais aussi de trahison, de
haine, de laideur, de mort.
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L'auteur réussit à entrainer inlassablement le lecteur
dans le tourbillon de cette vie aux identités multiples, aux
rencontres innombrables, heureuses autant que malheureuses, entre Constantinoples
et Venise. En conteur averti, il fait évoluer ses personnages
au cœur des rivalités et des fastes de la Renaissance, entre
ombre et lumière, entre religion et pouvoir, en filigrane du
destin d'un peintre habité qui, pour exercer son art, cache son
identité.
Le style est agréable, l'écriture dynamique, le vocabulaire,
sans être particulièrement érudit, est plutôt
riche ; seul point négatif : quand on est un aussi bon conteur,
à l'imagination fertile et à la plume sûre, est-il
acceptable de méconnaitre le verbe "dire" et d'utiliser
quasi systématiquement le verbe "faire" !? Car à
force de faire partout, l'odeur va bientôt égaler celle
des cloaques de la Sérénissime !!!!
Côté homosexualité, il suffira d'une citation :
"Il la haïssait cette Venise où chacun pouvait
faire gicler son sperme dans autant de femmes qu'il voulait, se dévoyer,
se vautrer dans la débauche... Alors qu'entre garçons
il était interdit de s'aimer, sous peine du bûcher... Alors,
on faisait l'amour sans amour, en cachette et dans la peur."
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