"Julien revient de voyage. Un voyage qu'on devine n'avoir pas été vraiment d'agrément. Romain, son amour, vient le chercher à la gare. "Roule", demande Julien, "emmène-moi à la mer". Romain conduit, étonné, dubitatif. Romain roule vers le but fixé par Julien qui ne répond qu'intérieurement à ses questions.
Retour en arrière. Pré-adolescence dans la maison familiale en bord de mer (destination du voyage de Romain et Julien). La bande des cousins de Julien, surtout Sylvain, cousin de son âge, complice de ses secrets et de ses jeux, de tous ses jeux. Et puis Clément, un ami de Sylvain, venu passer les vacances avec eux, cet été-là. Que s'est-il passé de si grave pour que longtemps après Julien en soit encore troublé ? On ne sait pas. Pas encore. Alors Julien nous raconte, se raconte. Sylvain, les secrets d'enfants. Clément, les envies d'adolescence. Son père et le voyage râté, toujours râté toute communication. Et Romain, l'amour maintenant, mais patiente mon amour, patiente.
Et Romain ? Romain, il conduit, il aime, alors il s'inquiète, il interroge du regard. Et on s'approche du bord de mer."

Il manquait un auteur entre Lebleu et Austruy, et Honoré et Cathrine, le voici. Premier roman de J. Lambert, la Mémoire Neuve est étonnant de maîtrise. La construction sert parfaitement l'histoire, alternant le présent (voyage vers la mer), des retours en arrière (vacances dans la maison "l'année de Clément", voyage à Lyon, mémoire de Julien), et les pensées de Julien (notamment pour Romain, et lui-même). Tout coule tout seul, et l'intensité narrative ne décroit pas. On suit Julien et Romain durant leur voyage vers la mer. On sent le regard lourd de questions de Romain. On suit Julien dans ses souvenirs, ses pensées. L'attente de Clément, la boîte de métal et ses trésors, la chaleur de Sylvain, etc. On construit les blancs laissés par l'auteur....
Continuez Monsieur Lambert. Décidément les Editions de l'Olivier produisent fort....