Le milieu du monde
Auteur Andreas STEINHÖFEL Lecture Mars 2020
Edition VF : Aleph Création Fiche Mars 2020
Parution 1998 (VF 2018)
Origine Allemagne
Traduction M. Wilhelm
 


"La vie n'a aucun sens. Elle s'écoule sans but. Elle ne demande rien de plus que d'être perpétuée."
A. Steinhöfel, Le milieu du monde (p.410).


Glass fuit les États-Unis pour se réfugier en Europe, dans une grande bâtisse en bordure d'un petit bourg rural que lui a léguée une tante un peu "originale". Là, elle accouche de jumeaux, Phil et Diane, assistée de Térésa dont elle devient l'amie. Glass élève seule ses deux enfants, tout en allant de conquête masculine en conquête masculine. Son mode de vie et son système d'éducation choquent les villageois pour qui cette famille est celle du Diable ! L'absence de père et cette mise à l'écart ne sont pas sans effet sur les enfants. A l'adolescence, Phil et Diane, qui jusque là étaient soudés, s'éloignent peu à peu l'un de l'autre, et un froid s'installe entre mère et fille, froid que le garçon perçoit, mais ne comprend pas. Phil mène sa vie en compagnie de sa meilleure amie Kat, jusqu'à l'arrivée de Nicholas dont il tombe amoureux et avec lequel il a rapidement une liaison. Mais les drames de la vie perturbent cette atmosphère idyllique et les tensions finissent par rompre l'équilibre fragile de ce microcosme familial ...


Le film "Center of my world", adapté de ce roman m'avait beaucoup plu. Évidemment, passer d'un roman à un film est souvent réducteur, et c'est le cas ici. Mais le réalisateur Jacob ERWA a su édulcorer l'histoire du romancier Andreas STEINHÖFEL et tirer la substantifique matière du roman, pour livrer un film satisfaisant et plein de charme. Bien sûr, le roman est plus profond, notamment avec les interventions (semblant) fantaisistes du professeur Haendel, mais aussi de personnages secondaires dont certains ont disparu dans le film. Il y a aussi dans le roman un humour ironique et quelques belles sentences qui n'existent pas dans le film. Mais hélas, le roman s'étire parfois inutilement en longueur, perdant ainsi de la densité ; beaucoup de passages peuvent être lus en diagonale sans rien perdre de l'intérêt du récit. Malgré cela, l'histoire de Phil (puisque c'est lui le narrateur) et son évolution, ses attentes, ses espoirs, ses déceptions, histoire d'un apprentissage et de l'ouverture à l'âge adulte, sont intéressantes et littérairement bien amenées. Le livre est plus prude que le film et met plus en avant les sentiments nombriliques de Phil que son histoire d'amour avec Nicholas. En cela, le film est peut-être un peu plus "romance".
Derniers points sur la version française : Il est heureux d'avoir traduit le titre du roman purement et simplement (Die Mitte der Welt = Le milieu du monde), quand le film livre un titre approximatif, en Anglais ! Mais il est dommage que la traduction soit de si mauvaise qualité et donne pratiquement dans tous les mésusages et psittacismes du moment : "faire" systématiquement utilisé pour "dire", "bien au contraire", "bien évidemment", etc., et le nec plus ultra, "échanger" utilisé pour "parler"/ "discuter"/"converser"/etc. !
Le livre est également de médiocre facture : beaucoup de coquilles, fautes d'orthographe, encre de mauvaise qualité (plus grise que noire), etc.


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