Les éditions gaies et lesbiennes n’ont pas gâté
l’auteur… La pochette du bouquin avait tout pour faire fuir
!
Si vous n’aviez pas été d’emblée repoussés
par la couverture au dessin kitschissime, montrant deux alpinistes enlacés
pointant du doigt une sorte d’étoile du berger (comme
les rois mages en Galilée, je te suivrai, où tu iras j’irai…
Ce doit être un livre dédié à Sheila !),
le dos de couverture vous achève définitivement par sa
mention trônant fièrement en gros caractères "le
premier roman gay dans l’histoire de la littérature de
montagne" ! C’est un peu comme les Gendarmes ou
les Oui-Oui : on attend avec impatience le premier roman gay
de la littérature de plage, de camping, de Basse Normandie, à
New York, au Gymnase Club.
C’est bien dommage car ce court roman mérite mieux qu'une
présentation de roman de gare. Ceux qui gardent un souvenir ému
de premier de cordée apprécieront l’amour évident
que porte l’auteur à la montagne et à l’histoire
des premiers fous qui se lançaient à sa conquête
(nous sommes en 1885), dans un contexte de superstitions, de légendes,
de médisances et de compétition. L’historiette gay
insérée au roman est finalement assez accessoire, l’intrigue
est sans grande surprise et ils se pacsèrent et eurent beaucoup
de vin chaud, mais c’est un petit voyage dans le passé
agréable à lire, sans prétention, par exemple un
soir de vos prochaines vacances au ski (mais ne vous faites pas avoir
: le coup de foudre avec un guide de haute montagne n’existe que
dans les romans !)
Profitez de ce bouquin, pas sûr qu’il reste de la place
pour un "deuxième roman gay dans l’histoire de la
littérature de montagne".