Tom, adolescent début 21ème, est pris en amitié par Ethel, demoiselle octogénaire qui lui confie son secret. Retour en arrière, avant guerre : Ethel a 20 ans, elle est jeune, belle, et riche. Ethel est amoureuse de John, fils de bonne famille, jeune et beau et riche. Leurs 2 pères envisagent le mariage des jeunes gens comme la meilleure des unions. Mais voilà, John aime Douglas, son ami d'enfance, il l'aime d'un amour fou, absolu. Doug est beau et intelligent, peu fortuné, mais ce n'est pas un problème pour John. Et Doug aime John d'un amour infini. Oui mais aucun des deux garçons n'ose s'ouvrir de son amour à l'autre. John se réfugie absurdement dans les conquêtes féminines d'un jour pour échapper à la malédiction de l'homosexualité, puis dans ses études pour échapper à Ethel. Doug s'exile dans une autre ville pour trouver un travail.... Et chacun languit d'amour jusqu'à ....

Je t'aime moi non plus, et quand tu avances moi je recule, comment veux tu...
Le début du roman traîne interminablement en longueur, et s'étire en phrases lourdes, alambiquées et abstruses. Seuls les passages "récités" par Tom (vers la fin du livre) retrouvent un style moderne et dynamique, preuve que E. Jourdan a sciemment cherché un style "époque" (début vingtième) pour les récits d'Ethel et de John... Mais ne pouvait-il pas trouver une écriture début 20ème sans être chiant ? Il y a pourtant de nombreux auteurs de cette période qui sont agréables à lire ! Mais là, on dirait du Antoinette Peské.
Le ton correspondant bien aussi au fond ! Mollesse, incertitude et manque de prise de décision qui finissent par exaspérer plus que d'espérer. Les personnages masculins sont mous et attentistes, seule Ethel tire son épingle du jeu en jouant sa "Mme Olson"... Et puis thème récurrent chez Jourdan, "rien ne peut être beau en ce bas monde, et seule la mort peut magnifier l'amour pur" (encore que cette fois-ci, il y met un bémol final, toujours sous le personnage de Tom et le signe de la modernité....).
Bref un roman qu'on peut éviter. Lisez (ou relisez) plutôt "Les Mauvais Anges" ou "L'Amour Brut", romans sublimes du même Eric Jourdan.