Recueil de nouvelles.
"L'envol" de Michel Bellin,
"A la terrasse de Filipini" de Jean-Paul Tapie,
"Le tokay sonne toujours deux fois" d' Olivier Delorme,
"Sous le tilleul" de Christian-Yves Lhostis,
"Les demoiselles" de Claude Kételaers,
"Le déshéritage" d' Olivier Lebleu,
"L'expérience du TGV" de Jean-Pierre Andravon.

"Une lettre pleunicharde d'un vieux prêtre catholique geignard à un jeune maghrébin indifférent ; Le mal être d'un gosse de 38 ans qui ne sait pas ce qu'il veut, n'est jamais content de ce qu'il a, et fait un coup de calcaire devant le jouet d'un autre (un gamin, on vous l'a dit ! Et pas de la meilleure graine) ; La rencontre improbable, mais combien intéressante, et l'amour fou d'un juif Israélien et d'un Palestinien, dans un sauna hongrois ; Une tranche de la vie d'un homme mystérieux racontée à l'auteur de la nouvelle par une amie commune dont la narration est essentiellement le fruit d'une lettre (oui c'est compliqué, on trouve aussi !) ; deux jeunes filles qui découvrent la vie difficile et cachée, mais riche d'amour et de leçons, de leurs aînées ; Le déménagement de la maison des aïeux après leur décès, rétrospective nostalgique d'une enfance heureuse que la différence est venue troubler ; Les fantasmes délirants d'un (soi-disant) hétéro sous l'emprise du viagra, qui rêve de se faire sucer dans les toilettes du TGV."

Autant le dire tout de suite, tout ça est globalement assez ennuyeux et sans grand intérêt. Nous n'avons pas été jusqu'à la fin de plusieurs de ces nouvelles pourtant courtes !

Seuls Delorme et son extraordinaire "expérience" dans un cadre brûlant (mais non pas le sauna ! le contexte Israélo-Palestinien, pffff), Lebleu et sa très intimiste nostalgie, et Kételaers et son clin d'oeil à nos aîné(e)s, s'en tirent pleinement :

Imaginez. Deux pires ennemis. Tous les deux gays et en quête de mâle. Physiquement l'un est le profil de chasse de l'autre, et réciproquement. Lachés tous deux dans les brumes du même hammam dans une cité neutre. Imaginez. Delorme l'a fait pour vous avec toute sa verve et sa connaissance des problèmes du moyen-orient.
Souvenez vous de l'odeur particulère de la cuisine de grand-mère. L'immense escalier que vous enjambiez pour gagner la caverne au trésor du grenier, le jardin où vos genoux se sont écorchés. Voyez maintenant la famille qui doit vider les lieux de tout le mobilier qui faisait le décor et le charme de vos souvenirs.... Voilà Lebleu qui nous attendrit avec sa tendresse habituelle.
Et pensez à la chance que nous avons d'être gay en France, à l'aube du 3ème millénaire ! Même si ce n'est pas toujours rose pour certains, en campagne, dans des familles émigrées, et même dans certains foyers français attardés, à Paris même. Il faut tout de même reconnaitre les avancées sociales et le progrès des mentalités qui évoluent en notre faveur. Kételaers nous rappelle que d'autres ont lutté avant nous pour mériter ce droit à l'indifférence, ce droit de vivre notre différence sans être jugé ou pointé du doigt.