Roman sympathique, bourré
de bonnes intentions. Mais voilà, ce ne sont pas les bonnes intentions
qui font un roman fort. Celui-là a pour lui d'être agréable,
et courageux car écrire l'amour homosexuel naissant entre un
fils de famille et un fils d'ouvrier à cette époque*,
c'était assez osé !
Courageux, mais souvent maladroit. L'argot ouvrier de Christophe est
souvent suranné, et ne semble pas être celui d'un parler
des années soixante. De plus, le style souffre d'une ponctuation
minimaliste voulue par l'auteur (qui s'en explique dans "C'est
bizarre l'écriture"). Ce parti-pris** retire tout rythme,
ou plutôt donne une arythmie pénible à la lecture,
sans rien apporter de positif !
* Le livre, publié en 1969,
a été écrit avant mai 68 !
** à la mode chez certains écrivains soixante-huitards
dont certains finiront par ne plus ponctuer du tout (cf. certains romans
illisibles de Tony Duvert !)