"Une
promesse de douleur et de sang" est le deuxième "roman
autobiographique " de Eyet-Chékib Djaziri. La lecture est
toujours agréable, mais moins poétique que le précédent.
On sent une certaine lassitude dans la narration, moins d'émotion,
moins de sentiments, plus de sexe pur. Peut être l'auteur a-t'il
été moins spontané que pour le précédent
tome, pressé par le succès, les lecteurs ou les éditeurs,
ou peut-être cette période l'inspirait-elle moins que la
précédente, ou peut-être la part autobiographique
est moindre et le livre en perd autant de spontanéité*
(en effet, le roman s'achève sur une note optimiste qui semble
faire penser que Sofiène resterait en Tunisie, or il semble que
Djaziri n'y soit pas resté, mais qu'il ait plutôt fini
ses études en France avant de bourlinguer un peu partout....
enfin pour le peu qu'on en sache de sa véritable biographie !
S'il nous lit, il peut toujours nous contacter ce serait un honneur
pour nous)....
Dans le fond aussi se sent la lassitude. La perte de Khélil,
le départ de Kérim, l'éxil en France, le vide d'amour
que Sofiène essaie de combler par une frénésie
charnelle, puis cette espèce de "je t'aime moi non plus"
jouer avec Mohamed-Ali, donnent une dimension moindre et laborieuse
à cette suite. Djaziri aurait pu s'en tenir au premier roman
et verser tout de suite dans la fiction avec sa même maestria.
* PS : De l'aveu même de Djaziri, la suite lui a été
demandé par son éditeur alors que lui même rechignait
à l'écrire. Nous avons appris cette anecdote en découvrant
le site de l'auteur.