"Vous avez, dans les années
60, choisi la liberté pour vous-même et pour les autres
; rompu avec vos familles, divorcé, déclaré votre
homosexualité, milité pour ce que vous appeliez les grandes
causes. Le prix à payer était l'insécurité,
l'angoisse, la trahison, l'échec. A l'ombre desquels vous nous
avez fait vivre, nous, vos fils. Nous renions cet héritage ;
nous optons, en ce qui nous concerne, pour la sécurité,
le confort et les amours paisibles, hétéro ou pas ."
Ainsi s'adresse en substance, au nom de sa génération
et par journaliste interposé, D. Leavitt à ses parents
et à ceux des jeunes gens nés, comme lui dans les sixties.
De son poste de guet, il observe les mouvements qui agitent les familles
: un couple qui, au lendemain d'un divorce, regroupe pour une dernière
fois ses enfants adultes dans le cottage qui fut celui des vacances
; une mère libérale à qui son fils amène
pour la première fois son amant ; un père qui choisit
brutalement l'homosexualité à 40 ans ; une femme atteinte
d'un cancer vécu avec une dignité si excessive que, le
moment de craquer venu, elle n'en est plus capable . Mais le regard
porté sur tous ces "danseurs" n'est ni accusateur ni
hostile : il est à la fois ironique et navré, affectueux
et distant. C'est le regard d'une génération qui s'éloigne,
à la vitesse de la lumière, de celle qui l'a précédée
et qui dit ses adieux, avec ironie et tendresse. Une écriture
fluide et maîtrisée, un sens étonnant du dialogue,
le talent de faire vibrer le non-dit sous le texte : un écrivain
est là, et bien là."
(4è de couverture).