Sur ses traces
Auteur Julien AGIER Lecture Décembre 2012
Édition Elzévir Création Fiche Décembre 2012
Parution 2012  
Origine France
Traduction  


Sébastien a trente ans. Il vient d'un milieu modeste de l'est de la France. Après des études réussies, il obtient un poste de cadre dans une société bancaire à Paris. Il se fait quelques ami(e)s solides, mais sa vie sentimentale est plutôt banale. Un mec par-ci par-là, au gré des rencontres sur la toile, mais rien de stable. Sébastien est creux, archétype de l'égoïste ordinaire, il ne sait pas ce qu'il veut, il croit être malheureux, et les autres ne font pas attention à lui. Alors, un soir, Sébastien plonge la tête dans sa baignoire, et n'en ressort plus. Sans un mot, sans une explication.
Après ce drame, la vie continue. Et chacun poursuit sa route, avec parfois une pensée pour Sébastien. Sa mère bouleversée, cherche à savoir pourquoi, cherche à mieux connaître son fils, pour pouvoir faire son deuil. Elle décide alors de rencontrer ceux qui l'ont connu ces dernières années.



Correctement écrit, dans un style direct, phrases courtes et simples. Construction linéaire, avec parfois quelques retours en arrière. Plutôt agréable à lire, malgré quelques maladresses et un vocabulaire de technocrate :

  • beaucoup d'anglicismes, mal ou pas francisés, preuve du manque d'imagination de certaines castes dans la création de néologismes, alors de là à écrire un grand roman ... ;
  • saga des marques : on n'ouvre pas un ordinateur mais un "Mac", on ne navigue pas sur un site gay mais sur "Gayvox", on regarde l'heure à sa montre "Chopard", etc. ;
  • tiques verbaux : ex. on ne s'interroge pas, on n'a pas de questions, mais des "questionnements", mot à la mode dans les années 2010, sans qu'on sache trop d'où il sort (le mot n'apparaît pas dans le dictionnaire de l'Académie Française !)

J'ai cependant été content de lire que les personnages allaient à vélo (c'est si rare de nos jours!), mais déçu plus loin de constater qu'ils allaient tout de même en moto !

Dans le fond, l'idée de départ est bonne, mais le traitement plutôt superficiel. Les personnages manquent de profondeur et d'envergure. La mère est attachante, et il est plaisant de la suivre. Dommage que l'auteur ne soit pas allé plus loin dans cette piste. L'abracadabrantesque retournement de situation du chapitre vingt-trois laisse un peu pantois, mais permet à l'auteur une fin plaisante, euh pardon, un happy end ! Quelques contradictions apparaissent par-ci par-là : par ex. Patrick se moque de Sébastien, le traitant de "honteuse", alors que tout le monde autour de lui connaît son homosexualité, il n'en fait pas mystère. Mais il est vrai que Sébastien rejette la "culture gay" : Mylène Farmer, Hervé Guibert, Têtu, Ozon, etc. (chapitre seize) ! Euh c'est quoi ce caricaturisme ? Parce que là, moi aussi je suis honteuse...
Heureusement, il y a des petits passages presque d'anthologie : le prologue (notamment la fin de Sébastien) et la découverte du drame par Alix sont particulièrement bien décrits. Dommage que tout le roman ne soit pas de cette veine-là.




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