le syndrome de Lazare
Auteur M. Canesi & J. Rhamani Lecture Février - Mars 2007
Edition Eds du Rocher Création Fiche Mars 2007
Parution 2006

Origine France
Traduction

 


"Paris 2000, Peter Kempf vient de mourir des suites d'une tumeur au cerveau dont l'évolution fulgurante est probablement liée à son statut sérologique VIH. Peter et Diane, sa femme, étaient séparés depuis 3 ans, après 7 ans de vie commune. Après les funérailles, Diane, à la demande de Peter, entreprend de vider l'appartement et de distribuer les antiquités aux différent(e)s ami(e)s de Peter. Elle s'aperçoit alors que tout est resté en l'état depuis son départ, 3 ans plus tôt. Au gré de ce "déménagement", ses souvenirs resurgissent d'un passé qu'elle aurait voulu oublier. Elle découvre les cahiers de Peter qui lui donnent une autre vision de ces souvenirs, et comblent certains vides de leur histoire. Peter était bi, Diane le savait. Il était tombé amoureux fou d'un jeune Italien, Fabio, au point d'oublier Diane. La goutte d'eau qui fit déborder le vase déjà bien rempli par cette histoire d'avortement forcé. Diane est partie, Fabio contamine Peter avant de mourir lui-même. Peter s'effondre. Diane reconstruit le récit de cette décennie et tente par là de reconstruire sa vie et son moi..."


Autant le dire tout de suite, je n'ai pas aimé. Je trouve qu'il ne se passe rien dans ce roman. Ou plutôt, il se passe plein de choses, mais les auteurs semblent, eux, être passés un peu à côté. Dommage, l'idée était bonne.
Les années 90s, le Sida et ses ravages terribles, les premières thérapies balbutiantes, un couple déconstruit par la bisexualité, la vie, la vie qui passe, la maladie, la mort, et le "syndrome de Lazare", la peur de (re-)vivre. Ce sont des sujets forts, et même s'ils ont été maintes fois exploités, de nouvelles variations sont toujours possibles. Là je trouve que c'est poussif. Sur des thèmes propres à déclencher des sentiments extrèmes et contrastés, je n'ai ressenti qu'ennui et lassitude.
Les personnages sont creux, sans fond, et l'histoire laborieuse. Tout est attendu et sans surprise, sauf peut-être la fin étonnament décalée. Il convient également de saluer l'optimisme qu'on sent malgré tout sous-jacent dans ce roman pourtant très noir par son thème.
Le style est banal, ni bon, ni mauvais, mais d'une morne platitude et d'un convenu déconcertant, utilisant des poncifs lourdauds. Voici encore des auteurs qui "rajoutent" sans avoir ajouté au préalable. le verbe "ajouter" est-il vraiment chargé d'infamie qu'on le délaisse systématiquement ?! Et puis les techniciens m'ennuient quand ils écrivent sur des sujets qui parlent de leurs pratiques. Même lors du passage du suicide assisté* de Peter, passage le plus émouvant et le plus fort de ce roman, les deux médecins-auteurs précisent avec un détail tout praticien la couleur des boites de récupération des déchets toxiques en milieu hospitalier ! Et quelle générosité de détails également dans la description des richesses antiquaires de Peter. Et la cerise sur le gâteau : on voit la tour Eiffel des fenêtres de l'appart, comme dans les mauvais films US... Kitschissime ...
Désolé les gars, mais juste après un roman de Yves Navarre, tout ça m'a paru bien fade.

* Là je dis bravo. Sujet d'actualité plutôt houleux en ce mois de Mars 2007, et beaucoup de courage de la part de médecins de mentionner, voire de cautionner un tel acte, ou tout au moins de lancer la discussion sur un sujet quasi tabou en France.


Vous avez lu ce livre et voudriez ajouter un commentaire ? Postez-nous votre avis et nous le publierons prochainement.

L'avis de nos lecteurs :

- Mehdi H.,Paris, Mars 2007.
Je pense que l'écriture de ces romanciers est bonne, le style est identifié. L’histoire est bien construite, et elle m’a beaucoup touchée. Évidemment je soutiens ce roman depuis sa sortie. J'invite à lire la critique de Philippe Jean Catincci dans le Monde des Livres... elle est très juste. www.le-syndrome-de-lazare.fr

- Laurent D.,34 ans, Paris, Mars 2007.
Je me suis identifié à tous les personnages, c'est dire l'amour que leur portent leurs auteurs. Pudique et cru, très pudique. L'histoire nous transporte dans le coeur et l'âme de Diane, Peter, Fabio, Gabriel et leur petit monde que le sida, la mort bouleversent, transforment. Versez vos larmes dans les lacrymoires. De ces larmes naîtront la vie. Roman brillant et touchant.
NDLR : Laurent parle du roman sur son blog que vous pouvez visiter.

- poupi52@free.fr,courriel anonyme, avril 2007.
Je tombe par hasard sur votre critique du syndrome de Lazare. Autant dire que je ne suis pas d'accord mais pas du tout. J'ai acheté ce roman après avoir lu deux excellentes critiques de journalistes connus, reconnus et estimés, une dans le Monde des livres et l'autre dans Marianne. Je dois dire que j'ai été emportée par la force du récit, la densité des personnages, l'originalité de la construction et la présence de l'art qui ponctue la vie des héros, de nos vies en somme. J'ai été bouleversée par la vérité des situations ayant eu à déplorer la perte d'amis chers dans des circonstances similaires. Votre critique est d'une négativité choquante, primaire et consternante. Quand on écrit le français comme vous le faites, avec une faute par phrase, on évite de stigmatiser des auteurs parce qu'ils rajoutent au lieu d'ajouter. Tout ce qui est excessif est dérisoire, telle est la phrase qui définit ce que vous dites. Je ne connaissais pas votre site, je vais m'empresser de l'oublier...

Notre réponse : Nous avions convenu de ne pas publier de messages anonymes ; voici une exception, ce courriel d'une lectrice qui semble trouver intolérable qu'on ne soit pas du même avis qu'elle et qui n'hésite pas, en toute anonymité, à le dire de façon insultante. Evidemment face à des journalistes connus et reconnus (on se demande par qui), et certainement rereconnus d'ailleurs, mais néanmoins estimés (houlala, des amis de Poupi52 ?), nous ne faisons pas le poids ! C'est évident (bouhouhou je suis triste !).
Ma critique est négative ? oui certes, mais c'est mon avis, mon site, alors... Néanmoins, comme j'accepte qu'on ait un autre avis que le mien, ce site est et restera toujours ouvert aux lecteurs qui donnent un avis circonstancié de leurs lectures (même, et surtout, si cet avis est contraire au mien). Quant aux fautes d'orthographe, oui, il y en a sur HL et je m'efforce de les corriger quand je les trouve ou quand on me les signale. Je tiens cependant à dire qu'il y a un fossé entre un site gratuit et amateur, et un livre qui passe par un circuit éditorial et commercial. Quoiqu'il en soit, je n'ai trouvé aucune faute sur cette page, qui est pourtant la seule que Poupi (ridicule comme pseudo, non ?) ait visitée !
Pour finir, il est sûr que dans l'excès cette dame a l'air de s'y connaître, et qu'elle oublie notre site est le plus grand bien qu'elle puisse nous faire.


 

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