Animals
Réalisateur Nabil BEN YADIR

 

Soufiane CHILAH : Brahim
Gianni GUETTAF : Loïc
Vicent OVERATH : Geoffroy





DVD Prod  
Parution 2021/ DVD
Origine Belgique


Brahim, père immigré, mère du cru, se rend chez ses parents dans une banlieue belge pour célébrer l'anniversaire de cette dernière. Pendant la préparation des festivités, il est beaucoup question du célibat de Brahim et des possibilités d'un prochain mariage, d'une famille, etc. Mais Brahim pense plutôt présenter Thomas, le garçon avec lequel il vit depuis cinq ans. Son frère, dans la confidence de la vie de Brahim, s'y oppose avec véhémence. Et Thomas est aux abonnés absents. Alors Brahim part trainer en ville où il fait une mauvaise rencontre qui s'avèrera fatale. Après cette rencontre, Loïc rentre chez lui, se change, et se rend au mariage de son père...


La genèse du film part d'un bon sentiment : rendre hommage à la mémoire d'un jeune homme lynché par des décérébrés alcoolisés parce qu'homosexuel, tout en dénonçant la sauvagerie, la violence, et l'homophobie. Ce faisant le film aborde plusieurs autres thèmes en filigrane : religion et homosexualité, communautarisme, rejet familial et homophobie ordinaire (celle qui consiste à être indifférent à l'homosexualité dans le showbiz – par ex. -, mais nie la présence d'homos dans le monde ouvrier ; celle qui se fout de l'orientation du voisin, mais trouve insoutenable, inacceptable, la gaytitude d'un fils, d'un frère, d'un père, etc.), dénonciation de la violence domestique et ses conséquences sur le développement des enfants, reproduction des comportements familiaux, poids sociétal, ravages de l'alcool, etc.
Que de bonnes intentions, mais voilà …

Malgré le nombre et la qualité des thèmes, le scénario est très faible, condensé, concentré sur ces thèmes, alors il faut remplir. Le réalisateur aboutit à un court-métrage de 1h32, sorte de docu-fiction reconstitution d'un crime. Le parti-pris du temps réel, caméra à l'épaule suivant les protagonistes, ajoute à ce sentiment de longueurs ennuyeuses. La première partie se perd ainsi dans les méandres des préparatifs d'une fête de famille. Une meilleure maîtrise cinématographique et scénaristique aurait permis de présenter personnages et contexte beaucoup plus synthétiquement et tout aussi efficacement.
La deuxième partie (scène de violence sauvage, sans laquelle le film aurait fait un grand ploc) traine également en longueur et tourne très tôt en rond car lles scénaristes s'imposent tout de même une certaine autocensure (ce qui est montré est en deçà de ce qui s'est à maintes fois déroulé dans de tels cas – et c'est heureux, car finalement on ne peut pas montrer l'indicible -), La suggestion, le réalisme, et surtout le caractère plus que plausible (hélas ! car le spectateur sens bien qu'ici, on pourrait ne pas être dans la fiction) font la force de cette séquence. Mais cela pose tout de même une question inquiétante : "à qui cette partie s'adresse-t-elle ?" Cela ne risque-t-il pas d'attirer des illuminés qui pourraient en jouir, voire s'en inspirer ?!
La troisième partie, reposant sur une idée originale (inspirée du fait réel ?) que je ne dévoilerai pas, souffre du même défaut que les deux premières : temps réel, style reportage, longueurs inutiles, caméra à l'épaule, dialogues faibles.
Vraiment dommage, car il y avait beaucoup de matière, mais peut-être peu de moyens ?
On pourrait également s'étonner qu'un film belge francophone soit affublé d'un titre en Anglais !?
Pour finir, je soulignerai la présence d'une pléiade d'étonnants jeunes acteurs plus vrais que nature dans des rôles difficiles : car rejouer "Orange Mécanique" ne doit pas être simple. Bravo à eux, notamment à Vincent Overath.



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