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COUPS
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- Juin 2011. Faire et Dire ;
- Octobre 2011. Georges Brassens et homophobie
? ;
- Novembre 2011. Homosexualité et
Bible ;
- Décembre
2011. Homosexualité et Législation ;
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Juin 2011 - FAIRE et DIRE.
Il m'est arrivé
au cours de mes fiches de lecture de moquer l'emploi outrancier du verbe
"faire" pour "dire" par certains ... euh ... auteurs
(!), oui c'est ça, disons auteurs plutôt qu'écrivains.
Vous avez sans doute déjà lu cela : "il me fait,
je lui fais, fis-je, fit-il" avant ou après un dialogue.
Curieusement, ce ne sont jamais les grands, classiques ou modernes,
jamais ceux à qui je décerne trois
ou
plus !!!... Parfois ce sont des auteurs sympathiques que j'aime bien
et dont les romans ne sont pas dépourvus de certaines qualités
; c'est donc dommage, ça gâche un peu la lecture. Petit
rappel :
Dictionnaire
de l'Académie Française :
DIRE.
Du latin dicere (dire, exprimer par la parole, notamment déclarer,
indiquer, nommer, raconter). Exprimer, énoncer par la parole.
FAIRE.
Du latin facere (faire).
Faire est employé avec excès à
propos de toute activité. Il convient, chaque fois qu'on le peut,
de préférer au verbe faire le
verbe approprié à l'action. Ainsi, on préfèrera
Construire une maison à Faire
une maison, Peindre un portrait à Faire
un portrait, On s'habitue à tout à On
se fait à tout, etc. (On
pourrait ajouter "dire" -:) NDLR).
Mais l'académie ajoute dans les nombreuses définitions
du mot FAIRE : Faire, dans diverses constructions,
peut se substituer à un verbe dont on veut éviter
la répétition : Il voudrait partir, mais
il ne le fera pas. Il me regarde comme il aurait fait d'un inconnu.
Ils l'ont accueilli comme ils auraient fait pour leur fils. et
notamment familièrement à la place de
dire ou répondre pour rapporter des propos
généralement brefs et expressifs, accompagnés
d'un geste ou d'une mimique. "Non, fit-il sèchement".
Bref, quand on fait c'est un acte,
une action, pas une parole. On peut à la limite faire "Oh
!", "Ah!", "Eh bien", mais on dit "Regardez
ce que je vous amène*", a contrario, "on fait
pipi", "on fait caca", et si dans un roman d'aucuns font
partout et tout le temps, ça va finir par être assez scabreux.
Imaginons quel tour prendraient
dans les écrits de plumitifs les expressions "On a beau
dire, on a beau faire", "regarder faire sans rien dire",
"bien faire et laisser dire" !!!... "C'est plus facile
à faire qu'à faire" ! -:)
La langue française
est une langue riche, ce ne sont pas les mots qui manquent pour qualifier
un dialogue. Voici quelques exemples glanés dans divers romans
lus récemment. Ce qui est surprenant c'est que certains de ces
mots proviennent de romans dont les auteurs suremploient le verbe faire
pour dire !!!! Incompréhensible !
admettre, admonester, affirmer,
ahaner, ajouter, alléguer, annoncer, appeler, acquiescer, articuler,
assurer, avancer (mettre en avant), avertir, avouer, balbutier, barrir,
bégayer, beugler, bredouiller, certifier, chanter, chantonner,
chouiner, chuchoter, claironner, colporter, commander, commencer, communiquer,
compter, confier, confirmer, conseiller, constater, conter, continuer,
convenir, couiner, couper, crier, débiter, décider, déclamer,
déclarer, décréter, dégoiser, demander,
deviser, dévoiler, disserter, divulguer, éluder, émettre,
enjoindre, énoncer, énumérer, expliquer, exposer,
formuler, gémir, glapir, glisser, grommeler, gronder, grogner,
hasarder, hoqueter, hurler, imiter, indiquer, informer, insister, interpeller,
(s')interroger, intervenir, ironiser, jacter, jaser, juger, jurer, lâcher,
lancer, lire, manifester, marmonner, maugréer, médire,
menacer, montrer, murmurer, narrer, nier, nommer, noter, observer, opposer,
ordonner, parler, pérorer, persifler, persuader, piailler, piauler,
plaider, pleurnicher, pouffer, préciser, préconiser, pressentir,
prétendre, prévenir, prévoir, proférer,
professer, (se) prononcer, proposer, protester, psalmodier, questionner,
rabrouer, raconter, railler, râler, rappeler, rapporter, réciter,
recommander, rectifier, réitérer, relater, remarquer,
renseigner, renchérir, répartir, répéter,
répliquer, répondre, reprendre, rétorquer, révéler,
revendiquer, ricaner, ronchonner, ruminer, rugir, saluer, sangloter,
s'écrier, s'enquérir, s'exclamer, se permettre, s'étonner,
se récrier, signaler, signifier, siffler, solliciter, sommer,
souffler, souhaiter, soupirer, soutenir, spécifier, stipuler,
suggérer, supposer, susurrer, témoigner, tempêter,
tenter, tonner, trancher, (se) vanter, vitupérer, zézayer.
Alors par pitié,
pour votre prochain roman, épargnez-nous un français approximatif,
même si c'est un roman dit "de gare". Evidemment, nul(le)
ne peut prétendre égaler Victor Hugo, mais il existe de
"petits" romans fort intéressants et très divertissants,
ils seront d'autant plus appréciés s'ils sont correctement
écrits !
Allez, prochains
"coups de gueule" contre les expressions de cours de récré
reprises par des ... auteurs (hors dialogues évidemment) : "bien
évidemment", "bien cordialement", "en même
temps" ... Et ensuite nous fustigerons l'emploi immodéré
des verbes en "re" : "rajouter" au lieu de "ajouter",
"rentrer" pour "entrer", "rapporter" pour
"apporter", etc.
Maître Capello tu nous manques !
* encore que "amener"
se référant forcément à quelqu'un, la phrase
correcte devrait être "Regardez qui je vous amène
!". Je tairai où j'ai trouvé cette phrase car j'aime
bien l'auteur.
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Octobre 2011 - Georges BRASSENS
et Homophobie.
A l'occasion de
la commémoration du décès de Georges Brassens (1921
- 1981), nous voyons fleurir ça et là des éloges
plus dithyrambiques les uns que les autres. Bien sûr j'ai plusieurs
disques de ce chansonnier que j'aime à écouter de temps
en temps. Et je reconnais volontiers qu'il y a des morceaux de choix
et même de véritables petits chefs d'œuvre !
Mais entendre Maxime Le Forestier crier haut et fort "Brassens,
c'est un vaccin contre la connerie." me laisse quelque peu perplexe.
En tout cas, ce n'est pas un vaccin contre l'homophobie :
C'étaient
pas des amis de luxe
Des petits Castor et Pollux
Des gens de Sodome et Gomorrhe
Sodome et Gomorrhe
C'étaient pas des amis choisis
Par Montaigne et La Boetie
Sur le ventre ils se tapaient fort
Les copains d'abord
G. Brassens, Les
copains d'abord
Bref, on a compris,
ses potes c'étaient pas des tapettes ! Ca vaccine fort contre
la connerie de bien sélectionner ses fréquentations !
On notera au passage l'association "luxe" et "homosexualité"...
Ca va plaire à tous les homos des classes défavorisées
ça !
Sonneraient-elles plus
fort, ces divines trompettes,
Si, comme tout un chacun, j'étais un peu tapette,
Si je me déhanchais comme une demoiselle,
Et prenais tout à coup des allures de gazelle ?
Mais je ne sache pas que ça profite à ces drôles
De jouer le jeu de l'amour en inversant les rôles,
Que ça confère à leur gloire une once
de plus-value,
Le crime pédérastique, aujourd'hui, ne paie
plus.
G. Brassens, Les
trompettes de la renommée.
Forcément,
un homosexuel est une fiote évaporée qui se dandine et
se trémousse et pousse des cris d'une voix fluette et haut perchée.
Bref, la cage aux folles ! C'est oublier un peu vite que les homosexuels
ne sont pas cantonnés au show-business… Et c'est certainement
plus difficile d'être homo dans les milieux ouvriers ou agricoles
que dans les coulisses d'un music-hall.
Un profit d'être homosexuel ? Je ne pense pas qu'on soit homosexuel
par profit… En tout cas ce n'est jamais un choix ! Le seul choix
est de vivre ou non sa nature profonde ! Savait-il ce bon Georges que
la découverte de leur homosexualité par les jeunes adolescents
est une des premières causes de suicide dans cette tranche d'âge
? Un vaccin contre la connerie ? Ce serait bien, ça éviterait
des morts aussi affreuses qu'inutiles !
Quant à confondre homosexualité et pédérastie,
c'est pour moi l'apanage des chantres d'extrème-droite et autres
intégristes qui profitent d'un amalgame honteux pour lancer
des fatwas sur les homos... Mon bon Georges, Dutroux violait les petites
filles, n'oublions pas ce "léger" détail …
Un vaccin contre la connerie ?
Rapprocher "crime" et "homosexualité", même
le code civil ne le fait pas… L'homosexualité n'a jamais
été un délit, encore moins un crime, dans notre
bonne vieille République Française, n'en déplaise
aux mitterrandolâtres. Un vaccin contre la connerie ?
Y a tant d'hommes
aujourd'hui qui ont un penchant pervers
A prendre obstinément Cupidon à l'envers
G. Brassens,
Le mécréant.
Et bien sûr
les homosexuels sont des pervers.... D'où, sans doute, la légitime
association homosexuel-pédéraste !? Un vaccin contre la
connerie ? Peut-être ! En tout cas, pas un vaccin contre l'homophobie
!
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Novembre 2011 - HOMOSEXUALITE et BIBLE.
Il y a quelque
temps déjà j'avais reçu un texte qui m'avait assez
plu. Je m'étais donc empressé de le faire suivre, mais
je dois avouer que je n'avais pas eu le temps de vérifier les
dires de ce monsieur, ni la véracité de l'intervention
d'une quelconque chroniqueuse américaine sur le sujet. Je n'ai
pas pu vérifier ce dernier point. Cette émission a-t'elle
eu lieu ? Je n'en ai pas trouvé trace, mais c'est tout à
fait probable, en tout cas parfaitement plausible vu le contenu de la
phrase ! Un auditeur a-t'il écrit cette lettre ? Peut-être,
peut-être pas. Il n'en reste pas moins que ce texte a été
rédigé, traduit (si vraiment d'origine outre atlantique),
et distribué largement puisqu'il m'est revenu plusieurs fois
de différentes sources.
De toutes façons, le fond mérite de s'y arrêter
car les citations bibliques sont exactes, là j'ai pu vérifier,
et j'ai même trouvé un site qui commente ce courrier d'auditeur.
Je
ne résiste donc pas à remettre le tout dans le circuit
du net.
En noir :
Texte du courriel circulant,
En
rouge : Commentaires et questions de Homo-Libris,
N.B. les citations de la bible insérées dans le texte
de l'auditeur proviennent
de "La
Bible Annotée" de Frédéric Godet (1812 - 1900)
En bleu : Commentaires
de Gilbert Natan et François Brooks,site
"philo5"
N.B. : Les citations de la bible par ces
auteurs sont quelque peu différentes de celles de F. Godet. A
quel Livre doit on se vouer ?!
Récemment
une célèbre animatrice radio aux USA fit remarquer que
l'homosexualité est une perversion.
"C'est ce que
dit la Bible dans le livre du Lévitique, chapitre 18, verset
22 : Tu ne coucheras pas avec un homme comme on couche avec une
femme : ce serait une abomination. (1)
C'est clair, non ? La Bible le dit. Un point c'est tout", affirma-t-elle.
(1) Note
Homo-Libris : Citation conforme à "La Bible Annotée"
de F. Godet
Quelques
jours plus tard, un auditeur lui adressa une lettre ouverte qui disait
:
"Merci de mettre
autant de ferveur à éduquer les gens à la Loi de
Dieu. J'apprends beaucoup à l'écoute de votre programme
et j'essaie d'en faire profiter tout le monde. Mais j'aurais besoin
de conseils quant à d'autres lois bibliques :
Par exemple, je
souhaiterais vendre ma fille comme servante, tel que c'est indiqué
dans le livre de l'Exode, chapitre 21, verset 7. A votre avis, quel
serait le meilleur prix ? (Exode C21,V7. "Lorsque
quelqu'un aura vendu sa fille comme servante, elle ne sortira point
[du servage] comme sortent les autres servantes [après
7 ans de servage]" "La Bible Annotée" NDHL).
Commentaire GN/FB : Ce verset parle
de vendre sa fille comme esclave, et non comme servante.
Ne déformez pas les écritures. ("Si un homme
vend sa fille comme esclave, celle-ci ne retrouvera pas sa liberté
dans les mêmes conditions que les hommes qui sont esclaves.")
Commentaire H.-L. : Euh bon, on ne va pas
remonter à la Bible Hébraïque, la re-traduire de
l'Hébreu ou de l'Araméen, vérifier si la Bible
Samaritaine est en accord avec la précédente, vérifier
si la traduction de la Septante est correcte, de même vérifier
si Jérôme de Stridon a bien fait son boulot avec la Vulgate,
pour finalement savoir qui a raison dans l'énoncé divin...
Cela fait-il vraiment une grande
différence de vendre sa fille comme servante ou comme esclave
? Quoiqu'il en soit, Natan et Brooks ne répondent pas
à la vraie question : Quel prix demander pour sa fille quand
on la vend, que ce soit comme servante ou comme esclave ?!
Le Lévitique
aussi, chapitre 25, verset 44, enseigne que je peux posséder
des esclaves, hommes ou femmes, à condition qu'ils soient achetés
dans des nations voisines ("Les esclaves,
hommes ou femmes, qui vous appartiendront, seront pris des nations qui
vous entourent ; c'est d'elles que vous achèterez serviteurs
et servantes" NDHL ). Un ami affirme que ceci est
applicable aux Mexicains, mais pas aux Canadiens. Pourriez-vous m'éclairer
sur ce point ? Pourquoi est-ce que je ne peux pas posséder des
esclaves Canadiens ?
Commentaire GN/FB : Puisque
vous n’êtes pas Israélite, ce verset ne vous concerne
pas. Laissez donc les Canadiens et les Mexicains tranquilles ("Si
vous voulez des esclaves ou des servantes, vous les achèterez
chez les peuples qui vous entourent.").
Commentaire H.-L. :
1) Comment ils savent que l'auteur n'est pas juif
(euh pardon Israélite) ?
2) Ca veut dire que les juifs des USA peuvent acheter des Mexicains
et des Canadiens comme esclaves ? ou seulement des Mexicains ?
3) D'après Natan et Brooks, il semblerait que beaucoup de préceptes
de la Bible (pour ne pas dire tous) soient destinés exclusivement
aux juifs, donc ils ne concernent personne d'autre que les juifs ! Alors
pourquoi on nous emmerde avec
ça depuis des siècles
?!
Je sais que je
ne suis autorisé à toucher aucune femme durant sa période
menstruelle, comme l'ordonne le Lévitique, chapitre 18, verset
19 ("tu ne t'approcheras point d'une
femme pendant son impureté périodique pour découvrir
sa nudité" NDHL). Comment puis-je savoir si
elles le sont ou non ? J'ai essayé de le leur demander, mais
de nombreuses femmes sont réservées ou se sentent offensées.
Commentaire
H.-L. : Apparemment Natan et
Brooks n'ont pas apporté de commentaire à ce paragraphe.
Il ne savent peut-être pas ce que sont des menstruations ? Quand
on ne touche ni aux hommes, ni aux femmes, et qu'on ne vit qu'au travers
d'un livre mythologique d'un autre peuple, on ne peut pas prétendre
connaître grand chose !
J'ai un voisin
qui tient à travailler le samedi. L'Exode, chapitre 35, verset
2, dit clairement qu'il doit être condamné à mort
("On travaillera six jours, mais le septième
jour sera pour vous jour de repas, sabbat consacré à l'Eternel.
Quiconque fera un travail ce jour-là sera mis à mort."
NDHL). Je suis obligé de le tuer moi-même ? Pourriez-vous
me soulager de cette question gênante d'une quelconque manière
?
Commentaire GN/FB : Bien
sûr ! Relisez le verset et vous constaterez qu’il n’est
pas question du samedi, mais plutôt du 7e jour qui est le sabbat.
Puisqu’on ne parle pas du samedi, laissez votre voisin en paix.
("Vous travaillerez pendant six jours. Mais le septième
jour, c’est le sabbat, le jour du repos. Vous devez le consacrer
au SEIGNEUR. Si quelqu’un travaille ce jour-là, on le fera
mourir.")
Commentaire H.-L. : Oui
mais on commence à compter à partir de quel jour alors
? C'est confus tout ça !
Le Shabbat chez les juifs c'est le samedi, jour de repos consacré
au culte divin. Le samedi est donc le 7ème jour (non ?) et Dieu
a donc commencé la création un dimanche. Or les chrétiens
(qui reconnaissent la Bible comme LE livre sacré) se reposent
le dimanche, jour qu'ils consacrent au culte. Le Dimanche est donc le
7ème jour et Dieu aurait alors commencé à bosser
un lundi. Qui a tort, qui a raison ?
Enfin, dans le doute on peut conclure qu'il faut tuer les juifs qui
travaillent le samedi et les chrétiens qui travaillent le dimanche
… C'est un bon compromis, non ?
Autre chose : le
Lévitique, chapitre 21, verset 18, dit qu'on ne peut pas s'approcher
de l'autel de Dieu si on a des problèmes de vue (C21,V17-21
: "Nul homme de ta race, de génération en génération,
qui aura une difformité, n'approchera pour offrir le pain de
son Dieu ; car nul homme qui a une difformité n'approchera. Nul
homme aveugle ou boiteux, ou qui aura un défaut ou une excroissance,
ou un homme qui aura une fracture au pied ou à la main, ou qui
sera bossu ou nain, ou qui aura une tache à l'œil, ou qui
aura la gale, ou une dartre, ou les testicules écrasés
(sic), […] il a une difformité, il ne s'approchera point
pour offrir le pain de son Dieu." NDHL). J'ai besoin
de lunettes pour lire. Mon acuité visuelle doit-elle être
de 100% ? Serait-il possible de revoir cette exigence à la baisse
?
Commentaire GN/FB : Ah
! Je commence à comprendre votre problème. Plusieurs solutions
s’offrent à vous. D’abord, les récents progrès
technologiques vous permettent de corriger ce défaut facilement
par une intervention mineure au laser. Ou bien, remplacez simplement
vos lunettes. Vous me semblez en avoir bien besoin puisque, encore ici,
votre lecture ne correspond pas aux écritures. En effet, il est
plutôt question d’un aveugle, catégorie
à laquelle vous n’appartenez heureusement pas, Dieu soit
loué. ("En effet, aucun infirme ne pourra s’approcher
de l’autel pour offrir ma nourriture: par exemple, un aveugle,
un boiteux, un homme au visage déformé ou aux membres
mal faits.")
Commentaire H.-L. : Mouais…
Il n'en reste pas moins que les aveugles, les boiteux, etc. sont privés
d'hosties… De toutes façons ils ne perdent rien, cette
rondelle de carton pâte n'est pas vraiment goûteuse ! Mais
ceci explique peut-être pourquoi on ne dit plus aveugle ou sourd,
mais non-voyant et mal-entendant ?
Au passage, je trouve rigolo d'avoir pensé à ceux qui
se sont fait écrabouiller les balloches … Pas facile à
vérifier en pleine messe … sauf chez les naturistes évidemment
!
Un dernier conseil.
Mon oncle ne respecte pas ce que dit le Lévitique, chapitre 19,
verset 19 ("Tu n'accoupleras pas des
bestiaux d'espèces différentes. Tu n'ensemenceras pas
ton champ de deux espèces de semences. Tu ne porteras pas un
vêtement tissé de deux espèces de fils."
NDHL), en plantant deux espèces de cultures différentes
dans le même champ, de même que sa femme qui porte des vêtements
faits de différents tissus, coton et polyester. De plus, il passe
ses journées à médire et à blasphémer.
Est-il nécessaire d'aller jusqu'au bout de la procédure
embarrassante de réunir tous les habitants du village pour lapider
mon oncle et ma tante, comme le prescrit le Lévitique, chapitre
24, verset 10 à 16 ("que tous
ceux qui l'ont entendu [blasphémer] posent leurs mains
sur sa tête et que toute l'assemblée le lapide. […]
s'il prononce le nom de l'Éternel, il sera puni de mort ;
toute l'assemblée le lapidera, étranger ou indigène
; il mourra pour avoir blasphémé le nom [de l'Éternel]"
NDHL) ? On ne pourrait pas plutôt les brûler vifs
au cours d'une réunion familiale privée, comme ça
se fait avec ceux qui dorment avec des parents proches, tel qu'il est
indiqué dans le livre sacré, chapitre 20, verset 14 ?
Commentaire GN/FB : Ma
foi, vous avez vraiment besoin de nouvelles lunettes. Ces versets ("Vous
respecterez aussi les lois suivantes : dans vos troupeaux, ne laissez
pas s’accoupler deux animaux d’espèces différentes.
Ne semez pas dans vos champs des graines d’espèces différentes.
Ne portez pas de vêtements tissés avec deux sortes de fils.")
ne prévoient aucune punition spécifique en ce qui concerne
les cultures mixtes et les vêtements tissés avec deux sortes
de fil, ni non plus pour la médisance (1).
De plus, dans ce verset (2), il est éminemment
question du peuple israélite. À ce que je sache, votre
oncle n’est pas israélite, ni vous non plus (3).
Si vous l’étiez, vous ne perdriez pas votre temps à
chercher noise aux Saintes Écritures de votre propre peuple (4).
Ensuite, vous n’êtes pas clair en ce qui concerne la nature
de ses blasphèmes (5) ; vous ne
dites pas que votre oncle "insulte spécifiquement le nom
du Dieu des Israélites", tel qu’il est spécifié
dans le verset 15 ("le SEIGNEUR dit à Moïse. Fais
sortir du camp celui qui m’a insulté. Que tous ceux qui
l’ont entendu posent leurs mains sur sa tête et que toute
la communauté d’Israël le tue en lui jetant des pierres.
Et voici ce que tu diras aux Israélites : Si un homme insulte
son Dieu, il est responsable de ce péché. Il faut faire
mourir celui qui insulte le nom du SEIGNEUR. Toute la communauté
d’Israël doit le tuer en lui jetant des pierres. Si c’est
un étranger installé chez vous ou un Israélite,
peu importe! Il faut le faire mourir parce qu’il a insulté
le nom de Dieu."). Ses blasphèmes vagues ne peuvent
vous concerner
(6).
Pour finir, vous êtes imprécis : quel livre sacré
chapitre 20, verset 14 ? Si c’est du Lévitique, voici ce
qu’il dit : "Si un homme prend pour femmes une fille
et sa mère, c’est une conduite honteuse. Il faut brûler
l’homme et les deux femmes. Ainsi on évitera que cette
chose".
Commentaire
H.-L. :
(1)
L'auteur ne parle pas de punition dans ce cas là, il constate
juste que son Oncle ne suit pas les prescriptions de la Bible (comme
beaucoup de juifs et de chrétiens dans ce cas d'espèce
… s'il faut sans arrêt regarder les étiquettes des
vêtements maintenant … ) !
(2) Quel verset ? L'auteur de ce texte parle de 2 versets différents
dans ce début de paragraphe (on pourrait d'ailleurs le lui reprocher
d'un point de vue littéraire et argumentaire !). Il n'en reste
pas moins que les deux commentateurs profitent aisément de cette
confusion pour rester tout aussi vagues, et mélanger un peu tout.
(3) Ben en tout cas, moi je n'en sais rien … Il est peut-être
juif cet homme et s'intéresse tout de même aux commentaires
de chrétiens sur la Bible !
(4) Là je ne comprends pas bien ! Les Saintes Ecritures dont
il est question c'est la Bible (Exode et Lévitique), non ? Ce
n'est pas la même pour les juifs et les chrétiens ? Et
le peuple dont il est question dans ces chapitres de la Bible (Exode
et Lévitique), ce n'est pas le peuple de Dieu ? Ce sont uniquement
les juifs ?! Dans ce dernier cas (auquel je me rattache sans aucune
restriction), encore une fois, pourquoi nous avoir fait subir pendant
des siècles et des siècles, tant de lois, tant de dogmes,
tant d'interdits et d'humiliations qui ne nous étaient pas destinés
?
(5) Définition de l'Académie Française : "Blasphème
= Parole qui outrage la divinité ou qui insulte la religion."
On peut donc légitimement penser que pendant quelques uns des
blasphèmes de l'oncle, le Saint Nom de Dieu aura été
prononcé, voire maltraité ! Rogntudju !
(6) Ceci dit si l'Oncle n'est pas juif mais chrétien, il n'est
pas astreint aux lois de la Bible qui ne concernent que les juifs et
peut donc insulter le nom de son Dieu* sans remord, sans contrainte,
et sans punition. On aurait pu nous le dire plus tôt ! re-Rogntudju
!
* mais pas celui des juifs, là, les juifs seraient en droit de
le tuer ! Mais ce n'est pas le même ce Dieu dont on parle dans
la Bible ? Je m'y perds moi là-dedans !
Je me confie pleinement
à votre aide. Merci de nous rappeler que la parole de Dieu est
éternelle et immuable. Un point c'est tout."
Commentaire GN/FB : En
terminant, le meilleur conseil que je puisse vous donner, c’est
encore de vous procurer une nouvelle paire de lunettes. Vous pourriez
ainsi lire correctement le Livre Sacré et alors éviter
de vous embarquer dans des expéditions punitives inappropriées.
D’ici là, je vous recommande de vous abstenir de toute
lecture de la Bible
(1).
Ceci vous évitera, malgré votre bonne volonté,
de vous mettre dans l’embarras, car n’oubliez pas ce que
dit le Lévitique, chapitre 24, verset 17 : «Si
quelqu’un tue un être humain, il faut le faire mourir».
(2)
Commentaire
H.-L. :
(1) La phrase
soulignée l'a été par moi. C'est un conseil que
je ne saurais que trop recommander également, et à tout
le monde !
(2) Citation vérifiée. F. Godet donne la traduction suivante
: "Et un homme qui frappe mortellement quelque personne que
ce soit, sera mis à mort." C'est d'ailleurs marrant
car ce verset suit le verset 16 (rien de plus normal, le 17 après
le 16), verset 16 qui stipule : "[...] et s'il prononce le
nom de l'Éternel, il sera puni de mort ; toute l'assemblée
le lapidera, étranger ou indigène ; il mourra pour avoir
blasphémé le nom [de l'Éternel]."
"Si quelqu’un tue un être humain, il faut le faire
mourir". Voilà une parole qui a du bon sens. Que doit
on faire des gens qui (sur ordre du Seigneur ! verset 16) auront tué
par lapidation un être humain qui aura blasphémé
? Doit on aussi les tuer ? Et le bourreau qui les aura exécutés
doit on aussi le tuer ? Et celui qui l'aura tué doit on le tuer
? Et celui qui l'aura tué doit on aussi le tuer ? Car la loi
est formelle : "Si quelqu'un tue un être humain, il faut
le faire mourir."

Mais
enfin la grande leçon qu'on peut tirer de tout ça, c'est
que si vous n'êtes pas juif, les dictats du Lévitique ne
vous concernent pas, notamment le verset 22 du chapitre 18, donc vous
pouvez coucher avec des garçons comme avec les filles, sans aucun
problème.
Je suis vraiment désolé pour nos frères juifs …
Tiens, même si j'en croise un très très beau, et
qu'il me regarde avec envie*, j'éviterai de le tenter pour qu'il
ne soit pas puni par Dieu !
*
c'est ça, riez, pouffez, moquez-vous, jaloux ! …
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Décembre
2011 - Homosexualité et Législation.
De façon
récurrente, certains journaux (Têtu, Illico,
par ex.) introduisent dans leurs lignes une grossière erreur
qui peut constituer un raccourci de langage pour tout un chacun, mais
qui devient très grave sous la plume d'un journaliste.
Très grave pourquoi
? Parce que cela laisserait à penser que le journaliste est soit
partisan et maquille la réalité pour magnifier son propos,
soit pas du tout au fait de ce dont il parle. Dans les deux cas ce serait
une erreur professionnelle et un manque de respect des lecteurs. (N.B.
: Perso, je penche pour les deux propositions conjointes ...)
Revenons au fait
: Têtu février 2006, page 52, ligne 22 "…
en 1982 … le délit d'homosexualité a été
abrogé…" ! (bon c'est une citation
parmi beaucoup d'autres, j'ai lu cela trois ou quatre fois déjà
dans Têtu ! Idem dans Illico et dans d'autres
journaux pas forcément des magasines homos...)
Cette assertion
tend à affirmer que l'homosexualité était un délit
en France républicaine et démocratique, or il n'en est
rien, et n'en a jamais rien été. L'homosexualité
n'a jamais été un délit en République
Française, et donc n'a pas pu être dépénalisée
!
Aucun homosexuel n'a jamais été emprisonné officiellement
pour cette raison dans notre pays depuis l'établissement du code
civil. Ce qui n'était pas le cas chez nos plus proches voisins,
Angleterre, Allemagne, Espagne, … ce qui a provoqué aux
19è et 20è siècles une émigration des homos
britanniques vers la France – relisez Maurice de l'estimable E.M.
Forster - (le plus célèbre homo Anglais ayant migré
en France étant Oscar Wilde, début 20è, à
sa sortie de la prison de Reading où il fut interné 2
ans pour …. homosexualité !).
Petit rappel historico-légal
25 Septembre -
6 Octobre 1791 : le nouveau Code Pénal,
laïcisé, abandonne le crime de sodomie (rapports homosexuels
en privé entre adultes consentants)
1810 : Le Code Napoléon ne
réprime plus les relations entre adultes consentants. La majorité
sexuelle reste cependant source de discrimination : elle est fixée
à 15 ans pour les hétérosexuels et à 18
pour les homosexuels.
6 Août 1942
: La Loi 744 (ou 742 ?) ajoute à l'Article
334 du code pénal, l'alinéa 1
: "Sera puni d'emprisonnement de six mois à trois ans
et d'une amende de 2 000 FF à 6 000 FF : Quiconque aura soit
pour satisfaire les passions d'autrui, excité, favorisé
ou facilité habituellement la débauche ou la corruption
de la jeunesse de l'un ou de l'autre sexe au dessous de 21 ans, soit
pour satisfaire ses propres passions, commis un ou plusieurs actes impudiques
ou contre nature avec un mineur de son sexe âgé de moins
de vingt et un ans." (Loi 744 ou 742 ? parue au Journal Officiel
du 27 août 1942, p. 2923).
Le régime de Vichy réprime toutes relations sexuelles
librement consenties entre une personne de 21 ans ou plus, et une personne
de moins de 21 ans... ou encore entre deux personnes de moins de 21
ans.
8 février 1945 : La Loi 45-190
déplace cet alinéa dans l'Article 331
(alinéa 3) du Code Pénal
: "Sera puni d'un emprisonnement de six mois à trois
ans et d'une amende de 60 FF à 15 000 FF quiconque aura
commis un acte impudique ou contre nature avec un individu de son sexe
mineur de moins de vingt et un ans.".
Sous la houlette
d'un obscur député UNR de Moselle, l'homosexualité
est ajoutée par amendement (sous-amendement n°8 de l'amendement
n°9) à une longue liste de "fléaux sociaux"
pour conduire à la décision suivante.
30 juillet 1960
; Loi 60-773, article unique. " Le gouvernement
est autorisé à prendre par ordonnances, dans les conditions
prévues aux alinéas 2 et 3 de l'article 38 de la Constitution
et dans un délai de quatre mois à compter de la promulgation
de cette loi" : Alinéa 4, "Toutes
mesures propres à lutter contre l'Homosexualité".
Cette décision vise à
supprimer les vespasiennes et autres latrines publiques, lieux de drague
homosexuelle, ainsi qu'à interdire la vente des journaux homosexuels
aux mineurs. Elle permettra également de promulguer l'ordonnance
suivante.
25 Novembre 1960
; l'Ordonnance 60-1245, alinéa
2, "institue à l'Article 330
du Code Pénal, une peine aggravée pour le cas où
l'outrage public à la pudeur est commis par des homosexuels".
Juin 1978
: Amendement Monique Pelletier, ministre de la Famille et de la Condition
féminine (projet Henri Caillavet, député Radical,
février 1978). L'Alinéa 3 de l'Article
331 est abrogé. Les relations sexuelles
librement consenties entre personnes mineures de même sexe sont
donc dépénalisées, ainsi que les
relations sexuelles librement consenties entre une personne de 21 ans
ou plus et une personne majeure de moins de 21 ans. Rappelons que la
majorité est, depuis 1974, fixée à 18 ans.
23 décembre 1980 : Loi 80-104
Article 1er, section V : abrogation de l'Alinéa
2 de l'Article 330 qui doublait les peines
encourues pour outrage public à la pudeur dans le cas de rapports
sexuelles entre personnes de même sexe.
11 juin 1981
: Circulaire du ministère de l'intérieur à la hiérarchie
policière interdisant "le fichage des homosexuels, les discriminations
et à plus forte raison, les suspicions anti-homosexuelles".
Le même jour, le ministère de l'intérieur met fin
au "Groupe de contrôle homosexuel" : système
discriminatoire qui consistait à ficher les personnes homosexuelles.
4 août 1982
: Loi 82-683. Les restrictions introduites en 1942
et confirmées en 1945 sont abrogées : l'Alinéa
2 de l'Article 331 du Code Pénal qui
est abrogé. De cette façon, la législation
française de l'époque s'aligne sur la législation
des Pays-Bas et des pays Scandinaves. De plus, la majorité sexuelle
passe à 15 ans pour tous.
25 juillet 1985
: La Loi 85-772 prohibe et sanctionne
pénalement les auteurs de discriminations faites sous prétexte
des moeurs de la victime (Le terme homosexualité n'est pas utilisé
et est remplacé par celui de "moeurs"). L'homophobie
n'est plus la bienvenue, mais n'est pas concrètement combattue.
Maintenant ne me
faites pas dire que tout était rose en France pour les homos,
je n'ai jamais prétendu cela. Les abus policiers ont été
multiples et nous sommes redevables à Robert Badinter
pour son action en 1981-1982.
Il était en effet inique que la peine encourue par la loi de
1945 ne soit pas la même dans le cas d'homosexuels que d'hétérosexuels,
bafouant en cela les droits de l'Homme.
Grâce au gouvernement Maurois, le dernier article de loi
instituant cette discrimination a été abrogé en
1981, suivant en cela les deux précédents articles abrogés
en 1978 et 1980 par le gouvernement Barre sous la présidence
de Valéry Giscard. Il ne fait pas de doute dans
mon esprit que ce dernier article aurait été abrogé
par un gouvernement UDF sous une présidence Giscard dans le début
des années 80 si celui-ci l'avait emporté sur Mitterrand
! Sans aucun doute grâce à des voix de gauche, comme lors
de la loi Simone Veil sur le droit
à l'avortement… Ce qui veut bien dire que quand des hommes
politiques intelligents s'unissent pour une bonne raison, quelque soit
leur appartenance, cela peut donner de grandes choses !
Mais rappelons que cette discrimination injuste est basée sur
un article de loi de l'Etat de Vichy, repris par le gouvernement provisoire
de 1945 composé entre autres de communistes et de socialistes
dont… François Mitterrand, secrétaire
d'état, et Guy Mollet, ministre ! Entre 1945 et 1981,
il y a eu de nombreux gouvernements socialistes dont, notamment, en
1954 le gouvernement Mendès-France, avec comme ministre
de l'intérieur … François Mitterrand,
et en 1956 le gouvernement Guy Mollet avec comme ministre de
la justice … François Mitterrand. Si
ce grand homme était profondément avec les homosexuels,
pourquoi à cette période n'a-t'il pas proposé l'abrogation
des trois alinéas alors qu'il en avait le pouvoir ? Pourquoi
n'a-t'il pas fait détruire les fichiers d'homosexuels de la Préfecture
de Police quand il était à l’intérieur ?
Pourquoi attendre 1981 ? Tout simplement parce que c'était dans
l'air du temps et dans l'évolution de la société,
et que cet homme lucide était de son temps… Tout comme
les hommes de droite modérée qui ont permis l'abrogation
des deux précédents alinéas sous un gouvernement
de droite modérée et qui sans doute auraient continué
dans cette voie.
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