La Signora Wilson
Auteur Patrice Salsa Lecture Mai 2008
Édition Actes Sud Création Fiche Mai 2008
Parution 2008

 

Origine  
Traduction  


Je (le narrateur dont on ne saura ni le nom ni le prénom) est un jeune Français, fils de bonne famille, nouvellement en place à l'Ambassade de France à Rome. Il loue un très bel appartement dans un palazzo de la capitale italienne. Se laisse tenter par les avances d'un beau jeune homme en uniforme. Se balade dans les petites rues escarpées, découvrant, puis adoptant la ville éternelle. Une seule incongruité dans ce tableau idyllique : ces coups de téléphone à répétition, à son appartement, pour une certaine Signora Wilson.
Puis il y a l'accident ; renversé par une voiture alors qu'il traversait nonchalamment une rue, Je se relève indemne et continue son chemin.
Alors les incidents et bizarreries commencent. Les appels téléphoniques cessent. Son appartement révèle une pièce secrète qui contient des vêtements poussiéreux. Une fresque sur un mur, cachée par du plâtre. Sa malle qui n’arrive toujours pas de France. Sa voiture qui tombe en panne. Sa chef de service au comportement troublant. Un tailleur chez qui il commande un habit de soirée dont il n’a que faire. Cette invitation, il ne sait de qui, il ne sait où. Cette Roll Royce qui l'attend un soir pour l'emmener à ce rendez-vous. Et les innombrables mélanges du présent, du passé. Qui tire les ficelles de ce jeu étrange ?



Second roman, très attendu, de l'excellent Patrice Salsa, dont nous avons adoré "Un garçon naturel".
Salsa confirme ici ses dons indéniables d'écrivain, confirmés par son entrée aux Éditions Actes Sud, excusez du peu ! La forme est maîtrisée, parfaitement construite, dans un Français qui atteint des sommets d'élégance, sans être rébarbatif, ampoulé, ou suranné. Beaucoup de prétendus auteurs devraient en prendre exemple pour élever le niveau du Français de la rue plutôt que de le singer en prétendant que c'est moderne. Le Français moderne peut être beau, éloquent, simple, et élégant, et Salsa en fait la démonstration*. La construction du roman, comme le précédent, montre une maîtrise littéraire qui confirme la maîtrise de la langue. Salsa brille aussi par sa bonne connaissance littéraire et artistique, notamment musicale, dont il émaille son récit, sans étaler sa culture, comme on dit. Tout est amené naturellement, simplement, dans le contexte. Le fil du récit est une petite horloge suisse, qui applique au roman un rythme métronomique d'une précision diabolique, surtout quand on connaît la chute, bref un mécanisme parfaitement huilé, mais ...
Mais, tout cela est loin de faire oublier l'excellence du précédent roman et j'avoue que, malgré tous ses atouts, je n'ai pas vraiment "accroché" à la Signora Wilson. Difficile d'analyser cette sensation. La signora Wilson fait parfois figure d'exercice de style, parfaitement réussi, certes, mais exercice de style tout de même, à l'instar de "L'arrière-saison" de Philippe Besson. Peut être aussi attendais-je trop de ce deuxième roman. Quoiqu'il en soit une relecture s'impose quand on connaît la fin de l'histoire... Donc à suivre ....

* On lui pardonnera une incursion dans les tics verbaux du moment avec le "En même temps, ..." oublié page 73. Quand j'entends cela, j'ai toujours envie de demander "mais en même temps que quoi ?"...

 


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